Les nouvelles technologies pour l’enseignement des mathématiques
Intégration des TICE dans l’enseignement des mathématiques

MathémaTICE, première revue en ligne destinée à promouvoir les TICE à travers l’enseignement des mathématiques.

Rapport d’activités 2017-2018 de MathémaTICE
Article mis en ligne le 30 juin 2018
dernière modification le 24 septembre 2020

par Gérard Kuntz

MathémaTICE et la place des technologies dans l’enseignement des Mathématiques

MathémaTICE a connu après la rentrée 2017 une sérieuse crise dans le domaine des propositions d’articles. Nous avons réagi sans tarder : notre appel aux lecteurs de MathémaTICE a rencontré d’importants échos qui ont éclairé l’avenir. Des noms nouveaux on fait leur apparition dans nos sommaires à partir du n° 58 (janvier 2018), signe de sang neuf et de renouvellement. Les numéros à venir sont assurés jusqu’à la rentrée 2018 incluse. Mais au-delà, nous ne relâcherons pas nos efforts pour renforcer le groupe d’auteurs potentiels.

Nous avons adopté un nouveau format à huit articles par numéro (10 au maximum) pour faire face à d’éventuelles périodes creuses. En contrepartie, la rubrique Un avant-goût des sommaires à venir permet à des lecteurs boulimiques de découvrir à l’avance des articles qui seront publiés dans des numéros ultérieurs.

Nous avons aussi renouvelé partiellement le comité de rédaction en mai-juin. Nous avons recruté plusieurs collègues pour renforcer le comité de rédaction dans le domaine de la lecture critique des articles reçus, pour proposer aux auteurs des modifications réalistes et assurer l’interface avec eux.

Du 1er septembre 2017 au 30 juin 2018, MathémaTICE a enregistré 397844 connexions, soit une perte de 52482 connexions (11.7%) par rapport à la même période de l’année précédente.

La perte significative de visiteurs à partir de janvier 2017 nous pose bien des questions, sans nous affoler : la survie de la revue ne dépend pas du nombre de lecteurs (en moyenne 39784 par mois depuis la rentrée), notre modèle économique (projet soutenu par Sésamath, gratuité d’accès au site, bénévolat des auteurs et du comité de rédaction) est protecteur face à ces aléas. Le sort de MathémaTICE reste (très) enviable si on le compare à celui des revues papier.

Statistiques mensuelles depuis 2006 jusqu’en juin 2018 (Les barres brunes désignent les mois de janvier)
La courbe bleue traduit, chaque mois, la moyenne des douze mois qui précèdent.

La double crise, auteurs et lecteurs confondus, nous interroge. Le comité de rédaction en a débattu et a proposé diverses interprétations.

  • Les nouvelles façons de travailler sur les réseaux sociaux semblent disqualifier la logique des revues. La survenue d’une question individuelle est aussitôt prise en charge par le collectif et généralement résolue rapidement, pourvu qu’il ne s’agisse pas d’une question complexe, qui demande travail personnel, remise en cause et durée. Dans ce domaine, les revues offrent le recul, le partage d’expériences d’envergure et la réflexion fondamentale dans la durée, toutes choses difficiles à appréhender pour les réseaux sociaux.
  • Aurions-nous eu une baisse de régime en matière de diversité ou de qualité des articles proposés ? Nous avons passé notre offre d’articles au crible, sans y trouver des indices de ce type. Au contraire, le début de la perte de lectorat (mars 2017) et la fin d’année scolaire 2017 coïncident avec la parution de numéros riches et très variés, liée à des propositions spontanées d’articles en nombre (n° 54, 55, et 56). Nous avons proposé des interprétations du phénomène dans le rapport d’activités 2016-2017, après l’histogramme.
  • Sans doute faut-il prendre en compte un sentiment plus profond et diffus, partagé par nombre d’auteurs et de lecteurs qui enseignent les mathématiques : le progressif déclin des mathématiques devant l’informatique (réel ou ressenti, peu importe) est de plus en plus sensible et douloureux pour de nombreux collègues. Une récente pétition en donne la mesure. Bien des collègues ont le sentiment d’être les fossoyeurs de leur discipline en l’ouvrant massivement, sur injonction des programmes, aux technologies, à l’algorithmique et à la programmation, au détriment d’autres démarches abandonnées progressivement et qui leur tenaient à cœur. Ils se sentent un peu comme les salariés d’une usine délocalisée auxquels on demande de former leurs successeurs !
  • Dans ces conditions, faut-il favoriser la disparition à terme des mathématiques en y introduisant de plus en plus d’informatique (parfois sous forme de gesticulation...) ? Cette question concerne lecteurs et auteurs de MathémaTICE : les premiers y cherchent des idées qui risquent d’affaiblir le coeur de leur discipline, les seconds en sont les pourvoyeurs... Le doute a probablement saisi une partie de ceux qui ont honnêtement suivi le discours officiel (ou même militant) et qui se détournent d’une évolution dont ils prennent conscience qu’elle les menace (une forme de grève perlée [1]). Et donc de MathémaTICE qui ne partage pas ces craintes (mais qui est sensible à leur désarroi). Peut-être la revue pèche-t-elle par naïveté et par cécité. Plus sûrement, elle continue de croire en un mariage heureux des technologies et des mathématiques, dont les algorithmes font partie intégrante.

Autant de questions que nous ne voulons pas esquiver et qui dépassent de loin l’avenir de la revue.

Mais peut-on ériger un barrage contre le Pacifique ?

Le comité de rédaction de la revue est déterminé à poursuivre l’aventure de MathémaTICE pour la 13ème année, pourvu que les propositions d’articles soient au rendez-vous. Nous avons à cet égard bon espoir.

Pour le comité de rédaction
G.Kuntz
mathematice@sesamath.net