par Emmanuel Ostenne, Jean-Marc Duquesnoy
Après avoir pris connaissance de l’article ci-dessous, les lecteurs pourront se reporter avec profit au rebond qu’il a inspiré à Patrice Debrabant (NDLR)
1- Introduction
L’idée de ce projet est née de la présentation par Emmanuel Ostenne, lors d’une réunion du groupe AMECMI de l’IREM de Lille, d’une activité, en l’occurrence « Température piscine », destinée à des élèves de Troisième.
Emmanuel et moi-même avons pensé qu’il pourrait être intéressant de proposer le thème de l’interpolation et, de fait, des polynômes de Lagrange à des élèves de Terminale S du Lycée André Malraux de Béthune, plus particulièrement à ceux qui suivent la spécialité Mathématique, ce qui permettrait alors de faire le lien entre les travaux de recherche des élèves de Troisième et ceux réalisés par les lycéens.
Le présent document a pour but de décrire la réalisation du projet au travers des séquences successives de travail.
Il montre la chronologie du questionnement des élèves et les outils, théoriques et informatiques, mis en place pour résoudre les problèmes qui sont apparus alors.
L’approche de la notion d’interpolation avec des élèves de lycée ne peut être la même que celle déployée dans le supérieur. C’est ce qui explique mon choix d’un « départ » en douceur.
D’autre part, les méthodes exposées sont parfois celles proposées par les élèves, et ne sont pas nécessairement optimisées.
Il est donc attendu de la part des lecteurs, experts ou non, une certaine indulgence et une capacité d’adapter ces travaux à d’autres groupes d’élèves.
2- Objectifs
Les objectifs de ce projet sont multiples :
- découvrir une notion mathématique hors programme, mais qui peut être traitée, en acceptant néanmoins d’admettre quelques notions et résultats théoriques, avec des outils du programme de TS,
- développer les compétences de démarche de recherche et d’investigation,
- développer le travail de groupe,
- développer l’utilisation, quand cela s’avère nécessaire, des outils informatiques,
- développer l’expression orale.
3- Mise en œuvre
N’ayant pas cette année le groupe Spé Math en responsabilité, la mise en œuvre a posé quelques difficultés pratiques d’organisation.
Il m’a été très difficile de placer quelques heures à l’emploi du temps des élèves, et ce, de façon pérenne.
J’ai donc décidé, avec l’accord des élèves concernés, de leur proposer de réaliser le travail à la maison, puis, de faire une synthèse lors de séances placées sur des créneaux horaires disponibles ponctuellement.
Cela a constitué un frein à une progression sereine du projet, le temps séparant deux réunions étant parfois trop important pour mobiliser les élèves efficacement.
4- Séances
5- Un peu de théorie
Il n’est pas question ici de décrire exhaustivement la théorie algébrique permettant de définir et de déterminer les polynômes de Lagrange, mais de sensibiliser les élèves de TS, peut-être futurs étudiants en CPGE ou à l’université, à des notions et méthodes qu’ils parcourront plus en détail et rigoureusement l’an prochain. Ce qui suit ne donne que des pistes à explorer bien plus rigoureusement que je ne l’ai fait.
Cette partie a été exposée aux élèves trop rapidement sans doute, et nécessiterait un retour pour consolider les notions nouvelles.
6- Conclusions
Voici quelques conclusions tirées de cette expérience :
- Le projet est réalisable avec des élèves « motivés » de TS, plus particulièrement ceux qui suivent la spécialité Mathématique.
- Il faut en amont du projet, préparer les élèves à l’utilisation du calcul formel et d’un langage de programmation, ce qui, dans le nouveau programme de la classe de seconde appliqué depuis la rentrée 2017, puis du cycle Terminale qui suit, en attendant le contenu des nouveaux programmes liés à la réforme du lycée à venir, est un préalable incontournable.
- La démarche d’investigation est au cœur du projet, mais le prix à payer pour le professeur est d’accepter l’incertitude du déroulement de celui-ci. Comment les élèves réagissent-ils devant un problème donné ? Il est demandé au professeur beaucoup de réactivité ...
- Ce projet peut être réalisé dans le cadre de séances d’AP en approfondissement.
- Et, de fait, il peut aider un élève de TS à consolider son projet d’orientation post-bac.
- L’expérience montre que les élèves ont appréhendé le problème de l’interpolation en empruntant parfois des chemins différents, n’utilisant pas les mêmes outils, mais ils se sont mutuellement enrichis du travail et des remarques de chacun.
- En ce qui concerne la question de savoir comment lever les blocages des élèves pour coder, il faut en amont que les élèves aient été familiarisés à l’algorithmique, et à la syntaxe d’un langage choisi, si possible, par l’équipe pédagogique du lycée. Mais les nouveaux programmes iront, je l’espère, dans le sens de ma proposition.
- Ce qui m’incite à vous passer ceci :
« Il faut prendre conscience de l’apport d’autrui, d’autant plus riche que la différence avec soi-même est plus grande ».
Albert Jacquard
7- Annexe
Les différents algorithmes qui précèdent ont été codés en langage Scilab .
Il m’a paru indispensable de proposer ces algorithmes codés en langage Python pour répondre aux exigences du programme officiel, qui préconise l’utilisation de ce langage à partir de la classe de seconde.
Il faut remarquer que les deux codes qui suivent utilisent la librairie sympy que l’on peut découvrir en suivant ce lien http://live.sympy.org/