Les nouvelles technologies pour l’enseignement des mathématiques
Intégration des TICE dans l’enseignement des mathématiques

MathémaTICE, première revue en ligne destinée à promouvoir les TICE à travers l’enseignement des mathématiques.

Un exemple d’utilisation du TNI en classe de Cinquième
Article mis en ligne le 27 mars 2009
dernière modification le 23 juillet 2010

par Emmanuel Ostenne

Par E.Ostenne pour MathemaTICE – Juin 2008

Contexte de l’expérimentation :
 Les élèves connaissent quelques rudiments de géométrie dynamique avec Déclic (quelques constructions en 6ème, utilisation en télé/vidéo-projection par le professeur) mais ne connaissent pas le logiciel TracenPoche ;
 Les élèves ne connaissent pas le TNI et en découvrent l’utilisation en même temps que leur professeur ;
 Le TNI est un eBeam mobile : un module à fixer sur tout support, relié par USB à un ordinateur fixe.

Voir aussi http://www.tableau-blanc-interactif.com/ : une vidéo d’utilisation de l’eBeam pour mieux se rendre compte du fonctionnement physique.

L’heure de cours

L’activité « Calques et demi-tour » a été donnée en exercice pour la séance :
http://manuel.sesamath.net/index.php?page=diapo&niveau=5e&atome=46

Après vérification du travail fait par les élèves (calques, traces écrites), la correction s’effectue avec le complément TracenPoche (TeP) de l’activité : on remplace la manipulation du papier calque par une simulation en géométrie dynamique.

J’explique cela tout en envoyant un élève au TNI pour qu’il fasse tourner le bateau en le prenant par son sommet A.

Pour la question a) sur « Â moins ou plus d’un demi-tour », la figure TeP ne présente pas les autres bateaux donc je demande à l’élève de placer le bateau « qui bouge » à la position qui correspond à celle du livre et de constater/discuter/expliquer/montrer s’il y a ou non un demi-tour . On discrimine plus ou moins d’un demi-tour ... on discute du sens de rotation car quand on fait tourner le bateau on peut aller dans 2 sens ... pour finalement se dire que pour le demi-tour, le sens de rotation n’a guère d’intérêt !

Pour la question c), certains élèves n’ont pas compris le sens de la question, ni imaginé le lieu du point A. Je demande à l’élève au tableau d’activer la trace du point (je lui dis où sélectionner l’outil) puis de déplacer le point A : on voit apparaître une trace circulaire dont on précise le centre et le rayon. On discute : comment voir cette trace avec le papier calque si on n’a pas d’ordinateur ?

Pour la question d) sur la position obtenue une fois le demi-tour réalisé, je demande comment on peut savoir si le bateau est bien positionné. Les élèves proposent de prolonger des droites : un autre élève vient le faire au tableau en traçant une droite avec TeP (bouton droite, clic par ci ...) : on le fait pour la cale du bateau sans succès visible, puis pour le pont et là ça fonctionne visiblement. Il y a donc un choix à faire. La construction de la position exacte du point A est alors précisée. On la construit avec TeP : droite (AO), cercle de centre O passant par A pour remplacer le compas (!) puis intersection de la droite et du cercle pour marquer le point A.

Les élèves font/corrigent leur construction aux instruments.

La roulette de pilotage logiciel du TNI : elle est placée en bas à droite de l’écran

mais peut être déplacée pour ne pas masquer une information ou être plus à portée de main ! Elle permet de passer du mode souris au mode annotation (feutre, surligneur, gomme) ou d’envoyer une capture complète ou partielle de l’écran dans le ScrapBook (logiciel de présentation et d’annotation plus évolué : plusieurs pages, objets manipulables ...)

Le cours est ensuite noté : image d’une figure et demi-tour. Je le présente sur le tableau vert à la craie ! : titre de la leçon, I ....

En illustration au TNI, avec le quadrillage affiché dans Déclic, je dessine une figure polygonale plus simple que le bateau (une sorte de masque avec un nez pour avoir un sens ;-) puis je capture l’image avec l’outil du TNI pour faire apparaître cette image dans le Scrapbook :

en la prenant par une des ancres de positionnement (les petits carrés qui apparaissent sur les bords du rectangle de sélection d’un objet graphique)
je fais alors tourner cette image et l’amène à sa position « image ».

Image reconstituée pour montrer la sélection et la rotation :

les pointillés montrent l’évolution de la position.

Certains élèves protestent : c’est trop facile avec l’ordinateur ...
Pas tant que cela car mon image sélectionnée au jugé n’a pas tourné autour du centre de symétrie fixé au préalable ’le point O sur l’image ci-dessus) : j’ai fait faire un demi-tour autour du « centre de l’image » : large sourire de certain(e)s ...
Il va bien falloir construire cela correctement ! En attendant, je fais un montage avec PhotoFiltre pour montrer l’image originale et l’image obtenue par demi-tour autour du « bon » centre ! Les élèves blogueurs ou photographes ont réagi à l’utilisation de PhotoFiltre : « ben, ça sert pas à faire des maths PhotoFiltre ! » ...

En exercice, les élèves planchent sur l’exercice 5G1S1 des Cahiers de MeP : la correction est faite par demi-tour, on met en évidence des droites concourantes au centre de symétrie et le milieu des segments point – image du point ... pour ensuite noter le cours ... etc.

Bilan rapide

Concernant l’utilisation de TracenPoche dans le cadre du TNI :
je suis enfin satisfait d’une correction d’un exercice fait par les élèves avec du papier calque : « on » a pu réagir collectivement à une présentation collective (avec ses richesses, ses forces et ses faiblesses...).

L’année dernière j’avais essayé avec une caméra de faire une présentation collective, mais l’usage est difficile en pratique (manipulation sous la caméra, projection dans le dos ...) et réservée de ce fait au professeur . Là les élèves peuvent agir eux-mêmes et s’entraider. Le lieu de l’action visuelle et physique est au bout de la main, sur l’image projetée.

Concernant l’utilisation du TNI lors de la présentation :
les couleurs et le texte sont plus lisibles qu’avec des feutres (même si je n’écris pas mieux...)

Concernant PhotoFiltre et le TNI :
cette première utilisation était « bricolée » : je me suis laissé emporter par l’utilisation « facile » de l’outil. J’ai eu la même réaction concernant l’utilisation d’un logiciel de retouche de photo en 4ème (beaucoup plus tard) lors de la leçon Agrandissement-Réduction : « on » a déformé, retaillé des images collées dans PhotoFiltre.
L’utilisation d’un tel logiciel est plus efficace que le Scrapbook dont les élèves comprennent le fonctionnement mais qu’ils ne manipulent pas en dehors de la classe .
Par ailleurs, en retouche de photo, on a utilisé des coefficients d’agrandissement/réduction quand on a retaillé en choisissant un pourcentage de la taille originale présenté dans la boîte de dialogue du logiciel ... tiens il y a des maths dans une retouche photo ?

Changer la taille de l’image avec PhotoFiltre

En simple vidéo-projection, cette séance est tout à fait réalisable. Mais avec le TNI on a en plus :
 des élèves et le professeur qui manipulent au tableau, qui montrent où et sur quoi ils agissent ;
 les autres élèves suivent facilement le curseur souris qui est nécessairement au bout du crayon au bout de la main ;
 ils sont vigilants par rapport à ce qui est fait. Ils interviennent d’abord pour des raisons techniques (de façon experte et ludique), puis sur des questions mathématiques (notamment des élèves moins à l’aise en maths qui sont entrainés par le mouvement ) ;
 le professeur est plus disponible pour gérer la classe pendant qu’un élève assume les manipulations techniques ;
 ils sont initiés en participant d’une façon ou d’une autre aux manipulations informatiques de base, pour faire des mathématiques ou pas. Mais ils ne font pas rien !

E.OSTENNE

Professeur de Mathématiques

au Collège Val du Gy (62)

http://college.valdugy.free.fr/?rubrique36