par Matthieu Brabant
Cet article poursuit les réflexions à retrouver dans les numéros 42 et 43 de MathémaTICE.
Mais au-delà du Lycée professionnel, il peut intéresser tous les enseignants : l’apparition d’exercices à prise d’initiative au Bac 2015 va dans le même sens que cette volonté de « concrétiser » les problèmes de maths. Sans parler de la cryptographie en spécialité maths TS, et des exercices pluridisciplinaires en Contrôle en Cours de Formation des BTS...
L’enseignement des mathématiques-sciences-physiques en lycée professionnel se place aussi dans un cadre professionnel et technologique.
Il n’est pas pas rare, voire recommandé, d’utiliser les situations professionnelles et technologiques pour élaborer des séquences. Je vous invite ainsi à consulter le travail des collègues de l’académie de Créteil. Certains travaux sont certes un peu anciens mais ils sont tous utilisables en classe encore aujourd’hui.
J’irai plus loin sur des situations professionnelles et technologiques utilisant les TICE.
De mon point de vue, les TICE sont un outil très efficace pour l’enseignement des mathématiques-sciences-physiques en lycée professionnel, tout simplement car les élèves utilisent alors le même outil lors de leurs différents enseignements.
Un premier exemple dans le secteur tertiaire : l’utilisation du tableur pour l’étude de mathématiques dites financières, que ce soit en comptabilité ou en cours de mathématiques.
Deuxième exemple dans le secteur industriel : l’utilisation du logiciel Autocad. Les supports proposés par les enseignant-e-s des disciplines professionnelles sont des sources de travaux en mathématiques et en sciences-physiques. Par exemple, les ressources proposées par les collègues de l’académie de Poitiers sur tout ce qui est Étude de Bâtiment, Topographie..... Notons que certains Bac Pro ont intégré réellement le fait que les mathématiques doivent être appliquées, c’est le cas par exemple du Bac Pro SEN.
J’ai, dans mon article, pris soin de placer le terme « concret » entre guillemets. Mais ce terme est sans guillemet dans les programmes de baccalauréat professionnel sans qu’il soit réellement défini. Comme le rappelle François Moussavou, en lycée professionnel ce qu’il nous est en fait demandé, c’est d’avoir une approche contextualisée de notre enseignement et cette contextualisation doit passer par l’utilisation de situations familières pour les élèves. Or il est souvent difficile de trouver un contexte qui « parle » à tous les élèves (différence de culture, de milieu, de vécu, de vécu scolaire etc.) et la référence à la spécialité professionnelle de la classe peut souvent être vue comme un dénominateur commun à l’ensemble des élèves. Cela a aussi l’avantage d’offrir davantage de cohérence à la formation en faisant un lien entre les enseignements généraux et les enseignements de spécialité.
De mon point de vue, il est important de rendre les cours de mathématiques-sciences-physiques « concrets » et plus particulièrement en lycée professionnel. Par « concret » j’entends personnellement donc des situations qui parlent aux élèves et qui leur semble utiles. Les situations professionnelles et technologiques sont bien entendu dans cette optique un apport important, a fortiori avec le fait que les élèves « baignent » dans ces situations. Mais nous devons prendre garde, de mon point de vue, à ne pas faire que cela, à ne pas faire que des mathématiques ou des sciences appliquées : l’enseignement des mathématiques-sciences-physiques, même en lycée professionnel, c’est aussi l’enseignement de démarches (scientifique par exemple), voire l’apprentissage d’un monde (les mathématiques exemple) qui est parfois juste beau par lui même...