A) Direction héliocentrique d’une étoile
- Schéma 8
- Capture d’écran de l’animation Cabri 3D.
Faire fonctionner l’animation CABRI 3D direction héliocentrique
e désigne la position de l’étoile E sur la sphère céleste héliocentrique.
Par T centre de la Terre, nous menons la parallèle à la droite (Se) , S désignant le centre de la sphère céleste héliocentrique dont le centre est le centre du Soleil.
Alors , si l’on fait tourner la Terre autour su Soleil, le point e’ garde une position fixe sur la sphère céleste géocentrique si toutefois l’étoile e est sans mouvement propre sur la sphère céleste héliocentrique.
Comme la Terre va effectuer un mouvement de translation sur l’écliptique, la droite (Te’) gardera une direction constante entre deux positions, celle de la droite (eE).
Ce point e’ va jouer un rôle important dans la démonstration mathématique de l’ellipse parallactique.
Rajoutons à l’image précédente la position de l’étoile par rapport à la sphère céleste géocentrique.(position e’’)
- Schéma 9
Nous pouvons constater que ce point e’’ va sur la sphère céleste géocentrique évoluer sur l’ellipse du schéma 5.
Sur le schéma 5 la sphère céleste est la sphère héliocentrique alors que sur le schéma 9 le point e’’ est sur la sphère céleste géocentrique.
Il n’y a pas d’inconvénient à considérer ces deux sphères confondues compte tenu de ce que la distance Terre Soleil est insignifiante par rapport aux distances vertigineuses des étoiles.
B) Avant de passer à la sphère céleste
étape 1 : découvrir une relation faisant intervenir la parallaxe
Observons le schéma suivant :
- Schéma 10
- X désigne la direction héliocentrique de l’étoile
- X’ sa direction géocentrique
- T la Terre
- S le Soleil
X’ est si proche de X que nous ferons l’approximation $b\approx c$ dans nos calculs , c’est-à-dire que X’ est pratiquement confondu avec X et dans ce cas :
$(\text{TX})\|(\text{SX’})$
D’après la relation des 3 sinus on a :
$\dfrac{\sin (c-b)}{a}=\dfrac{\sin b}{r}$
$\sin (c-b)=\dfrac{a}{r}\times \sin b$
or la parallaxe en radians vaut $p=\dfrac{a}{r}$
Donc $\sin (c-b)=p\times \sin b$ comme $b\approx c$, $\sin (c-b)\approx c-b$
De sorte que nous avons si les angles sont exprimés en radians
$\boxed{c-b=p\times \sin c\quad (1)}$
étape 2 : trigonométrie appliquée à un triangle rectangle sphérique de petite
dimension
- Schéma 11
Nous supposons que ABC est un triangle rectangle en A sphérique si petit que l’on peut l’assimiler à un triangle plan rectangle en A.
Nous savons que dans un cercle de rayon R la longueur d’une corde sous tendue par un angle au centre de mesure a pour longueur : $\mathbf{2R\sin \left(\dfrac{a}{2}\right)}$
Appelons $b$ la mesure de l’arc $\overset{\frown}{\text{AC}}$ , $c$ la mesure de l’arc $\overset{\frown}{\text{AB}}$, $a$ la mesure de l’arc $\overset{\frown}{\text{BC}}$.
On sait que $\cos(\widehat{\text{ACB}})=\dfrac{\text{AC}}{\text{BC}}=\dfrac{2\times R \times \sin\left(\dfrac{b}{2}\right)}{2\times R \times \sin\left(\dfrac{a}{2}\right)}$
donc $\cos(\widehat{\text{ACB}})=\dfrac{\sin\left(\dfrac{b}{2}\right)}{\sin\left(\dfrac{a}{2}\right)}$
Or $\sin\left(\dfrac{a}{2}\right) \approx \dfrac{a}{2}$ et $\sin\left(\dfrac{b}{2}\right) \approx \dfrac{b}{2}$
$\cos(\widehat{\text{ACB}}) \approx \dfrac{b}{a}\quad (2)$
La relation que l’on écrit avec les longueurs en trigonométrie plane s’écrit en trigonométrie sphérique avec les mesures d’arc (et au passage le théorème de Pythagore s’applique aussi avec les mesures d’arc).
étape 3 : rayon du cercle intersection d’une sphère et d’un plan
L’intersection d’une sphère par un plan est un cercle. Calculons le rayon $\mathbf{r}$ de ce cercle en fonction de l’angle $\widehat{\text{ATA’}}$ qui jouera le rôle de latitude écliptique à l’étape 5.
- Schéma 12
On a dans le triangle ATE rectangle en E $\sin \widehat{\text{ATE}}=\dfrac{\text{AE}}{\text{AT}}$
donc $\cos\widehat{\text{ATA’}} = \dfrac{r}{R}$ d’où $\mathbf{r=R \cos\widehat{\text{ATA’}} }$
C) Passons à présent à la sphère céleste.
étape 4 : les points X, X’et Soleil appartiennent à un grand cercle de la sphère
céleste
Soit K le pôle nord écliptique.
- Schéma 13
Nous constatons sur ce schéma que le Soleil appartient à un grand cercle contenant la position géocentrique et la position héliocentrique de l’étoile.
Prouvons le : appelons (P) le plan (E T S).
Nous savons que $(\text{TX}) \|(\text{SE})$ donc X appartient à ce plan.
Le point Soleil de la sphère géocentrique appartient à la droite (TS) donc à ce plan. Le point X’ appartient à la droite (ET) donc appartient aussi à ce plan. Par conséquent les trois points X, X’ et Soleil appartiennent au plan (P).
Or on sait que l’intersection d’un plan et d’une sphère est un cercle.
Comme le centre T de la sphère appartient à ce plan , ce cercle est un grand cercle de la sphère céleste géocentrique contenant X, X’ et la projection du Soleil S sur la sphère céleste.
étape 5 : les calculs
- Schéma 14
Appelons $\lambda$ et $\beta$ les coordonnées écliptiques du point X.
Appelons $\lambda_{S}$ et $\beta_{S}$ les coordonnées écliptiques du Soleil.
Nous posons $\widehat{\text{XtS}}=\theta$ et $\widehat{\text{X’tS}}=\theta’$
La mesure de l’arc $\overset{\frown}{\text{AS}}$ est $\lambda_{S}-\lambda$ ou $\pi-(\lambda_{S}-\lambda)$ et $\sin \overset{\frown}{\text{AS}}=\sin(\lambda_{S}-\lambda)$
La mesure de l’arc $\overset{\frown}{\text{KS}}$ est 90°.
La mesure de l’arc $\overset{\frown}{\text{KX}}$ est $90°-\beta$.
Le grand cercle passant par les pôles écliptiques et une étoile s’appelle le méridien de l’étoile.
Considérons le cercle marron , lieu de tous les points d’égale latitude écliptique.
Il coupe a angle droit le méridien de X’ en U.
Le triangle XUX’ est si petit qu’il peut être considéré comme un triangle plan. L’angle UXX’ sera appelé $\Psi$
- Schéma 15
D’après ce que nous venons de dire : $\overset{\frown}{\text{XU}}=R’(\lambda_{X’}-\lambda{X})$
Nous poserons $\Delta\lambda = \lambda_{X’}-\lambda{X}$ et $\Delta\beta = \beta_{X’}-\beta{X}$
$R’$ désignant le rayon du cercle marron , lieu des points de même latitude
écliptique.
$R’=R\cos \beta$ $R$ désignant le rayon de la sphère céleste qui peut arbitrairement être choisi égal à 1.
D’où : $\mathbf{\overset{\frown}{XU}=\Delta \lambda \cos \beta}$
$\mathbf{\overset{\frown}{UX’}=-\Delta \beta}$ car la latitude écliptique de X’ est plus petite que la latitude écliptique de X, la parallaxe ayant pour effet de rapprocher l’étoile du Soleil.
Considérons à présent le triangle plan XUX’.
La relation (1) du paragraphe 3/b/étape 1 et la relation (2) 3/b/étape 2 permettent d’écrire :
$\text{UX}=\text{XX’} \cos \Psi = p \sin \theta \cos \Psi$
$\text{UX’}=\text{XX’} \sin \Psi = p \sin \theta \sin \Psi$
On a donc : $\mathbf{\Delta\lambda \cos \beta = p \sin \theta \cos \Psi}\quad (3)$
$\mathbf{-\Delta\beta = p \sin \theta \cos \Psi}\quad (4)$
Faisons un rappel de trigonométrie sphérique :
- Schéma 16
$\cos c = \cos a \cos b + \sin a \sin b \cos \gamma\quad (5a)$
$\dfrac{\sin a}{\sin \alpha}=\dfrac{\sin b}{\sin \beta}=\dfrac{\sin c}{\sin \gamma}\quad (5b)$
Nous allons utiliser à présent le triangle sphérique KXS.
$\dfrac{\sin(90°+\Psi)}{\sin (90°)}=\dfrac{\sin(\lambda_{S}-\lambda)}{\sin \theta}$ d’après la relation (5b) du rappel.
Donc $\mathbf{\sin\theta\cos\Psi=\sin(\lambda_{S}-\lambda)}\quad (6)$
D’après la relation (5a) du rappel on a :
$\cos(90°) = \cos\theta \cos(90°-\beta)+ \sin \theta \sin(90°-\beta) \cos(90° + \Psi)$
Soit : $0= \cos \theta \sin \beta -\sin\theta\cos \beta\sin\Psi$
$\mathbf{\sin\theta\sin\Psi = \dfrac{\cos\theta\sin\beta}{\cos \beta}}\quad (7)$
Appliquons de nouveau la relation (5a) du rappel au triangle sphérique KXS :
$\cos \theta = \cos 90° \cos (90°-\beta)+ \sin (90°-\beta)\cos(\lambda_{S}-\lambda)$
Donc : $\mathbf{\cos \theta = \cos \beta \cos (\lambda_{S}-\lambda)}\quad (8)$
Injectons cette valeur de $\cos\theta$ dans la relation :
$\mathbf{
\sin\theta \sin\Psi = \dfrac{\cos\theta\sin\beta}{\cos\beta}}\quad (7)$
On obtient :
$\sin\theta \sin\Psi = \dfrac{\cos\beta \cos (\lambda_{S}-\lambda)\sin\beta}{\cos\beta}$
Soit $\mathbf{\sin\theta \sin\Psi =\cos (\lambda_{S}-\lambda)\sin\beta}\quad (9)$
Injectons alors cette valeur de $\sin\theta \sin\Psi$ dans la relation
$-\Delta\beta = p \sin \theta \cos \Psi\quad (4)$
et la valeur de $\sin\theta\cos\Psi=\sin(\lambda_{S}-\lambda) \quad(6)$ dans la relation :
${\Delta\lambda \cos \beta = p \sin \theta \cos \Psi}\quad (3)$
On obtient :
$
x=\Delta\lambda\cos\beta=p\sin(\lambda_{S}-\lambda) \quad(10)\\
y=\Delta\beta=-p\cos(\lambda_{S}-\lambda)\sin\beta \quad(11)
$ |
Nous sommes arrivés au bout de nos peines !
Nous avons obtenu les coordonnées écliptiques de X’ : $\mathbf{\lambda+\Delta\lambda}$ et $\mathbf{\beta+\Delta\beta}$.
Nous allons à présent montrer en choisissant un repère convenable que l’équation de la trajectoire des points X’ est une ellipse appelée ellipse parallactique.
- Schéma 17
Nous allons choisir à partir de X et sur le cercle marron C1 un point i tel que mesure de mesure de l’arc $\overset{\frown}{\text{Xi}}$ = 1 seconde d’arc.
Nous allons tracer par X la tangente au cercle C1 et la tangente au cercle C2.
Les deux tangentes en noir sont perpendiculaires et appartiennent au plan tangent à la sphère en X.
Prenons sur la deuxième tangente un point J tel que Xi=Xj.
Il est clair que i et j sont portés par les deux tangentes comme par les arcs correspondants du fait que l’on a choisi une seconde d’arc et que dans ce cas arc et corde sont confondus.
Pour la compréhension de la figure, i et j ont été exagérés sur les tangentes.
Le repère $(\text{X}, \overrightarrow{\text{Xi}} , \overrightarrow{\text{Xj}})$ est alors orthonormé.
Les projections orthogonales de X sur ces deux axes sont pratiquement sur les arcs de cercle correspondants .
De sorte que le point X a pour coordonnées dans ce repère :
$x=\Delta\lambda\quad y=\Delta\beta$
(10) et (11) fournissent alors :
$
\dfrac{x^{2}}{p^{2}}+\dfrac{y^{2}}{p^{2}\sin^{2}\beta}=1
$
C’est l’équation d’une ellipse de demi grand axe $p$ et demi petit axe $p \sin\beta$.
L’ellipse parallactique est donc pratiquement décrite dans le plan tangent en X à la sphère céleste géocentrique.
EMCW (élémentaire mon cher Watson !)
Bessel a réussi à mesurer en 1838 la première parallaxe bénéficiant d’un instrument optique de précision.
- Schéma 18
D) L’unité de mesure des parallaxes : le parsec
Si on mesure la parallaxe annuelle en seconde d’arc et la distance en parsec, on a la relation très simple liant ces deux quantités :
$\mathbf{d = \dfrac{1}{p}}$ ; $\mathbf{p}$ exprimé en secondes d’arc
Par définition, une distance de 1 parsec (pc) est la distance de laquelle on voit le demi grand axe de l’orbite terrestre (1 UA) sous un angle de une seconde d’angle. Pour un angle de parallaxe de p" seconde d’angle, la distance sera d parsecs.
AB = rayon équatorial , E est l’étoile.
AB =1 UA
$ \widehat{\text{ADB}} =1’’ $
$ \widehat{\text{AEB}} = p’’$
BD= 1 parsec
Cherchons BE = d en parsecs.
$\dfrac{1 \text{UA}}{1 \text{pc}}=\tan 1’’$
$\dfrac{1 \text{UA}}{d \text{pc}}=\tan p’’$
$d = \dfrac{\tan (1")}{\tan (p ")}$
Comme les angles sont très petits, on peut confondre les tangentes et les angles exprimés en radians.
On a : $d = \dfrac{1}{p}$ où $d$ est donc en parsecs et $p$ en secondes d’angle.
E) Comparons quelques unités utilisées en astronomie :
- Schema 18/a
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