Des années d’enseignement en classe de première S me font pressentir qu’en mathématiques, tout est algorithme, tout est fonction. Qu’est-ce que la pensée algorithmique ? C’est le fait d’analyser un problème afin de le décomposer en nombreuses petites fonctions ayant des tâches très précises, très réduites. Adopter ce point de vue en classe amène les élèves à penser en termes d’algorithmes épurés des problèmes d’entrées-sorties, pour finalement raisonner en termes de fonctions et développer une pensée mathématique plus claire. En première S, je m’attache à aborder en temps réel toute notion de manière algorithmique, en l’illustrant à l’aide de scripts Snap ! en français, proches de la langue naturelle. Entrée, boîte, résultat : on entre des objets de nature quelconque, la boîte traite ces objets et renvoie un résultat, celui qui est cherché, attendu par l’élève. Cela oblige les élèves à penser les mathématiques en termes d’objets, de comprendre que les fonctions ne sont pas que numériques, les algorithmes non plus, et qu’un résultat n’est pas forcément numérique.
N.D.L.R : Cet article est co-publié par MathémaTICE et par le site de l’IREM de La Réunion.
Des années d’enseignement en classe de première S me font pressentir qu’en mathématiques, tout est algorithme, tout est fonction. Qu’est-ce que la pensée algorithmique ? C’est le fait d’analyser un problème afin de le décomposer en nombreuses petites fonctions ayant des tâches très précises, très réduites. Adopter ce point de vue en classe amène les élèves à penser en termes d’algorithmes épurés des problèmes d’entrées-sorties, pour finalement raisonner en termes de fonctions et développer une pensée mathématique plus claire. En première S, je m’attache à aborder en temps réel toute notion de manière algorithmique, en l’illustrant à l’aide de scripts Snap ! en français, proches de la langue naturelle. Entrée, boîte, résultat : on entre des objets de nature quelconque, la boîte traite ces objets et renvoie un résultat, celui qui est cherché, attendu par l’élève. Cela oblige les élèves à penser les mathématiques en termes d’objets, de comprendre que les fonctions ne sont pas que numériques, les algorithmes non plus, et qu’un résultat n’est pas forcément numérique. [1]
J’adore enseigner en classe de Première S et j’ai eu la chance d’être placée dans cette classe dès ma première année d’enseignement. Depuis, j’ai enseigné en Première S bien plus qu’un an sur deux. C’est à mon sens la seule classe où l’on peut réellement faire des mathématiques, éveiller la curiosité des élèves, montrer la beauté des mathématiques, faire dessiner les élèves et prendre le temps de les faire programmer. La raison en est évidente, pas de pression du baccalauréat au bout, nous n’avons que le bonheur de pratiquer des mathématiques, habituer les élèves à explorer, à raisonner.
Les algorithmes étaient déjà partout présents dans les programmes de lycée en 1991, lorsque j’ai débuté en tant qu’enseignante, après quelques années dans le privé. Il suffisait de lire entre les lignes... On pouvait programmer en Logo ou sur la calculatrice avec les élèves.
Venant du privé avec une formation d’ingénieur, j’ai toujours adoré programmer. D’autant que mon père m’avait offert ma première calculatrice à la boutique du MIT [2] : une HP34C, lorsque nous y avions visité mon oncle, émigré Haïtien aux Etats-Unis, car il y avait une chaire en chimie.
Pas étonnant que tout au long de ma carrière d’enseignante, j’ai essayé de transmettre ce goût pour la programmation à mes élèves…
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