Les nouvelles technologies pour l’enseignement des mathématiques
Intégration des TICE dans l’enseignement des mathématiques

MathémaTICE, première revue en ligne destinée à promouvoir les TICE à travers l’enseignement des mathématiques.

Math speak
Article mis en ligne le 10 octobre 2013
dernière modification le 14 octobre 2013

par Florian Tobé

Florian Tobé nous propose une vision pétillante de nouveaux outils vocalement interactifs dans le domaine des mathématiques.

Ayant fortuitement fait remarquerà Alain [1] (un de mes collègues), qui s’interrogeait sur l’avènement de la calculatrice pour manchot, que Google y allait de sa petite application de reconnaissance vocale, il m’invitait alors naturellement à fouiner dans les méandres du net afin d’en savoir un peu plus sur l’état de l’art en la matière. Il faut se rendre à l’évidence, après avoir retourné le web de long en large et en profondeur, il n’existe pas à ce jour de véritable machine à reconnaître les « discours matheux ».

Certains chercheurs tel que Richard Fateman [2] s’y atèlent pourtant depuis de trop nombreuses années. Dans son article, il met en évidence la complexité de la tâche. En effet, le langage ne se prête guère à la rigueur nécessaire à ce genre d’exercice ; les intonations changent le sens des expressions et les éléments imbriqués tels les fractions fractionnées sont la cerise sur le gâteau. Il s’avère nécessaire en fait de s’imposer des règles strictes de dictée qui ne sont qu’une condition nécessaire (mais non suffisante) à l’accomplissement de cette tâche ardue. A quand les cours de dictées inversés ?

Et vous dirais-je, comment lisez vous ce qui suit ?

$\dfrac{1}{1+\dfrac{1}{1+...}}$, $\sum f*g+h$, $\sum (f*g)+h$

Déçu par les temps moyenâgeux dans lesquels j’évolue, je m’en retourne au monolithique bloc totalitaire d’application Google (google.com via google chrome, muni de l’extension google voice search sur mon Android google) et, après avoir déclenché son écoute en cliquant sur le petit micro du champ de recherche, je l’interroge de ma voix de stentor :

  • « Deux plus deux » ?
  • « deux plus deux = quatre », me répond-il tranquillement tout en y ajoutant quelques lieux propices à l’évasion en rapport au calcul.

Je tente le piège :

  • « Quatre fois trois plus sept », dis-je prestement...

Il répond imperturbable :

  • « (4 fois 3) plus 7 = 19 »

En m’indiquant les parenthèses inutiles comme pour justifier de l’exactitude de son interprétation et en me proposant de poursuivre avec la même calculatrice que celle d’Alain : simple et efficace, Il fanfaronne !!! Je décide de l’achever avec une pause humaine !

  • « 4 fois [blanc qui dure une seconde] trois plus sept ».

La c’en est de trop ; Google pose genou à terre et fait mine de ne comprendre que le « 4 fois »... Il n’est pas fait pour ça, le pauvre ! Je me prends la tête à une main en cliquant frénétiquement sur le petit micro qui tente de me suivre vaille que vaille :

  • « Qui suis-je, où vais-je, dans quelle état j’erre »...Google me console d’url.
  • « 42 », me répond sobrement Google en me ressortant la calculette d’Alain.

Voir aussi