Les nouvelles technologies pour l’enseignement des mathématiques
Intégration des TICE dans l’enseignement des mathématiques

MathémaTICE, première revue en ligne destinée à promouvoir les TICE à travers l’enseignement des mathématiques.

Enseignement hybride et à distance : retour d’expériences et éléments pour des choix nécessaires.
Article mis en ligne le 3 juin 2021
dernière modification le 21 septembre 2022

par Liouba Leroux

 Introduction

Cet article est directement issu du travail collaboratif, sous l’égide de la DANE Montpellier, de

  • Alain Guern - Référent numérique au Collège Joffre à Montpellier ;
  • Anne Veghte-Quatravaux - Collège Arthur Rimbaud à Montpellier - chargée de mission DANE ;
  • Frédéric Davignon - Cité scolaire Françoise Combes à Montpellier - chargé de mission DANE et
  • Liouba Leroux - Référent numérique au Collège de l’Étang de l’Or à Mauguio

pour la conception et l’animation de formations au cours du second trimestre de l’année 2020-2021.

Le parcours M@gistère, support des formations, a été retenu pour une diffusion nationale, idéalement hybride et avec l’appui de formatrices [1] locales.

Dans le contexte de l’Académie de Montpellier (en particulier l’ENT Skolengo « Mon-ent-occitanie » et brique Moodle Académique) et des outils nationaux (Apps.education.fr, alors en phase beta mais parfaitement fonctionnel) ou privés (quelques choix largement répandus au sein des établissements), il était conçu autour de 6 ateliers (sachant que des formations autour de la création de capsules vidéos avaient souvent été déjà réalisées) :

  • Conseils généraux autour de l’enseignement à distance ;
  • Comment transmettre, récupérer, corriger et renvoyer des travaux d’élèves ?
  • Pédagogie et technique de la classe virtuelle ;
  • Comment entraîner et évaluer en utilisant les outils numériques ?
  • Comment utiliser le classeur pédagogique de l’ENT pour hybrider son enseignement ?
  • Comment faire collaborer les élèves à l’écrit ?

Dans cet article, nous proposons un condensé des 4 premiers ateliers [2]. Un second article abordera les deux derniers et la production de vidéos.

Problématique, conseils généraux autour de l’enseignement à distance

Restons zen...

Les retours d’expériences sur le confinement du printemps 2020 ont mis en lumière la diversité des situations :

  • Des transmissions de contenus nombreux ;
    • par dépôt de documents numérisés ou numériques ;
    • par classes virtuelles transposées de cours prévus en présentiel ;
    • pour des effets pas toujours à la hauteur des attentes des enseignants, en tous cas à la hauteur de leur vécu habituel ;
  • Des démarches collaboratives ou de classe inversée : pour les enseignantes rencontrées depuis avril 2020, il semble que la transposition à distance de ce type de démarche se passe plutôt bien :
    • les élèves travaillent « en autonomie », à distance (seuls ou en groupes) et des régulations régulières avec l’enseignant permettent de valider les progrès, de corriger les erreurs et d’avancer ;
    • cette approche nécessite évidement un accompagnement méthodologique (démarche, jalon, sens de l’activité, production attendue, …).

Ces constats résonnent avec ce rappel de Philippe Meirieu :

« On a trop tendance, dans nos institutions, à oublier que la motivation, le sens de l’effort et l’autonomie, l’exigence à l’égard de soi-même ne peuvent pas être des préalables à l’entrée dans une activité pédagogique mais sont les objectifs mêmes de cette activité, indissociablement liés à l’acquisition des savoirs. » (P. Meirieu, 17 avril 2020, café pédagogique)

Le point important semble être les spécificités d’un enseignement à distance (totalement ou partiellement) en regard d’un enseignement en présentiel, auquel les professeurs sont davantage habitués :

  • Comment engager l’élève et soutenir sa motivation ? Éviter le découragement ?
  • Comment l’enseignant peut-il repérer les élèves qui ne comprennent pas ou qui n’osent pas poser de questions derrière l’écran ?
  • Comment peut-il s’assurer de bien suivre chacun à distance ?
  • Quelles seront les pratiques à adopter pour maximiser l’organisation de l’enseignement-apprentissage ou pour encadrer le travail collaboratif ?

Quelques principes utiles :

(On pourra aussi utiliser https://recitgs.ca/apprendre-a-distance-neuf-principes-pour-inspirer-les-actions-en-education/

Pyramide des besoins pour l'enseignement à distance

Sur l’interaction :

  • S’assurer que chaque élève a accès à un moyen d’échange avec l’enseignante (via l’ENT, une messagerie électronique, le logiciel de vie scolaire, l’établissement scolaire, ...).
  • S’attacher à l’équité de traitement, en pensant toujours aux élèves pour qui l’accès aux ressources sera plus compliqué (absence d’ordinateur ou un seul ordinateur par famille, problèmes de connexion...) et aux différents degrés d’autonomie.
  • Avoir des échanges réguliers avec les élèves au moins sous la forme d’envoi de documents, de questionnaires à compléter, de classes virtuelles et/ou de chat. L’objectif est de maintenir un lien avec les élèves, de prévoir des étayages, c’est particulièrement utile pour les élèves les plus fragiles.

Expliciter :

  • Communiquer le programme de travail pour une période donnée, par exemple sur quelques jours, en proposant une organisation pour l’élève.
    Certains élèves préfèrent pouvoir s’organiser, d’autres sont rassurés par des tâches très régulières et fractionnées. Le bon sens semble pointer vers un équilibre : un plan de travail pour la semaine, avec dans ce plan de travail une proposition de découpage clair type « jour 1 / jour 2 / jour 3.. » pourra ainsi être utilisé par tous.
    Plus précisément, il est souhaitable de découper l’activité en petites séquences avec des tâches réduites, qui ne paraissent pas décourageantes.
    • Une liste d’activités visibles ;
    • Un indicateur de complétude ;
    • Un fil rouge ou une structure claire ;
    • Une collecte d’indices ou de preuves de résultats.
    • Terminer en annonçant la suite.
  • Expliciter comment s’organiser concrètement à la maison : quels matériels, quels outils ? Certains implicites nous paraissent évidents, car notre fonctionnement est le même dans toutes nos classes, mais l’élève a 10 ou 15 fonctionnements différents à intégrer, ce qui est plus difficile à distance qu’en présentiel.
  • Sur les consignes, il n’est pas inutile de doubler leurs canaux (par exemple via des « Travaux à faire » de l’ENT Skolengo) : écrites et/ou orales et/ou vidéos. Outre l’accessibilité ainsi augmentée pour certains élèves porteurs de handicap, le son de la voix de l’enseignant peut porter un lien social et affectif primordial, tandis que la version écrite sera nécessaire à d’autres.

Rester pragmatique :

  • Limiter le nombre d’outils et de supports différents utilisés : une réflexion en amont des équipes sera ici déterminante pour fixer les outils à prioriser :
    • certes chacune garde sa liberté pédagogique et peut juger de l’adéquation parfaite de tel pratique/outil à son enseignement ;
    • mais cette adéquation doit toujours être évaluée en regard de l’émiettement perçu par les élèves au final ;
    • et on se rend compte fréquemment que le gain supposé d’un outil exceptionnel n’est pas si élevé en comparaison de la sécurisation apportée par des outils « routiniers ».
    • En cela les propositions et les comparatifs des chapitres suivants sont écrits dans l’optique d’aider les équipes à élaguer la variétés des outils et à choisir, en toute connaissance de cause, l’outil qui leur conviendra le mieux.
  • Construire les modalités d’une évaluation :
    • tout ne doit pas être évalué finement (que ce soit formativement ou sommativement), mais des retours réguliers [3] sont importants pour contrôler et motiver les élèves.
    • un rendu numérique et à distance peut poser avec une acuité particulière la question des critères d’évaluation, et la place de la créativité dans la tâche à accomplir (vs) les possibilités de fraude ou de simple copier-coller.

Choisir des activités engageantes / des défis réalisables

  • Les activités doivent être significatives pour réellement soutenir l’engagement des élèves. Les retours sur les travaux créatifs et collaboratifs ou situations d’apprentissage qui donnent du sens au contenu sont meilleurs que sur la transmission magistrale de contenus.
  • Quelques pistes d’activités qui peuvent être intéressantes :
    • Se tester sur la compréhension d’une notion (exercices d’application, quiz, …) : les élèves peuvent construire des questionnaires à soumettre à leurs pairs.
    • Questionner une notion, un concept (pourquoi fait-on comme cela ? Pourrait-on faire autrement ? Comment faisait-on avant ? …)
    • Résumer / reformuler : que ce soit en audio, vidéo, graphique, schéma ou texte.
    • Comparer : un document ou une démarche de référence par rapport à d’autres ressources (fournies ou à choisir)
    • Schématiser / tisser des liens : plutôt une activité de fin de séquence, pour prendre en considération la cohérence globale de la notion étudiée.
  • Laisser une possibilité de choix aux élèves est un élément important de motivation et d’engagement dans l’activité. Quelques exemples :
    • La forme de la production : production écrite, enregistrement audio ou vidéo, carte mentale, …
    • L’organisation du temps : les élèves ne sont pas tenus de travailler à l’heure où ils ont cours, (mais cela peut les inciter à se lever) ;
    • Les ressources utilisées : les élèves peuvent choisir parmi un corpus de ressources présélectionnées ou partager une ressource qui les a aidés.
    • L’organisation du travail : les élèves peuvent avoir la possibilité de choisir : travailler seul ou en groupe, choisir leur groupe, …
  • Enfin, proposer de l’auto-évaluation est une aide pour entrer dans l’activité, savoir où on en est est un élément fort de motivation et de régulation personnelle.

Choisir des outils numériques pertinents et respectueux

  • Numériques mais pas seulement (temps d’écran, accessibilité des machines, en particulier dans les fratries nombreuses …)
  • Privilégier les outils déjà utilisés dans l’établissement pour éviter aux élèves de perdre du temps à la maîtrise d’un nouvel outil → utiliser ces outils AUSSI en présence
  • Utiliser des documents aux formats lisibles par tous (pdf, mp3, mp4, éventuellement rtf pour les documents textes)
  • Choisir des ressources numériques faciles d’accès et conformes aux référentiels, et au RGPD
  • Structurer son espace numérique de travail pour chaque classe (dossiers, etc...)

Ceci posé, voyons plus avant comment pratiquement, organiser un enseignement hybride.

Comment transmettre, récupérer, corriger et renvoyer des travaux d’élèves

Même si les outils proposés ne sont pas tous dédiés à l’écrit, les travaux écrits sont une référence incontournable.

Quelle production écrite demander aux élèves ?

Premier constat : fournir aux élèves des formulaires pdf (pdf modifiables dans des zones prédéfinies) semble une fausse bonne idée. En effet le résultat est très aléatoire, car tous les logiciels qui lisent du pdf ne permettent pas de les compléter, ou les complètent de façons différentes du vôtre : les fichiers vierges ou incomplets sont légions, les utilisateurs déclarent que « cela ne marche pas » alors qu’ils n’ont pas utilisé un logiciel de traitement des pdf, mais simplement leur navigateur Internet... Quelques progrès techniques, par exemple dans le lecteur par défaut des pdf intégré à Mozilla Firefox peuvent rendre plus optimistes, mais c’est sans compter l’hétérogénéité des terminaux (modèle, OS, logiciel, version...).

Bref.

Quatre pistes sont dès lors possibles :

  • imposer un logiciel de pdf à tous : la solution qui ne concernera pas de toutes façons ceux qui n’ont que des tablettes ou téléphones, cette solution nous apparaît comme peu crédible ;
  • demander
    • aux élèves qui peuvent utiliser un logiciel de traitement de texte de compléter un fichier fourni dans un traitement de texte et de vous transmettre sa version pdf - avantage : la mise en forme sera plus stable qu’avec plusieurs logiciels Word/LibreOffice et vous pourrez utiliser le même outil pour toutes les copies ;
    • faire rédiger sur papier les autres et faire envoyer les photos soit converties grâce à des applis comme camscanner, soit que vous convertirez automatiquement en pdf (cf pdf4teachers plus loin) ;
  • faire rédiger sur papier et faire envoyer les photos (la meilleure solution pour éviter la fracture numérique) ;
  • faire rédiger directement en ligne : plus de problème de transmission, mais cela n’est possible que si le retour écrit n’est pas trop complexe ou pas trop long : difficile de rédiger en ligne une dissertation de 15 pages sur un smartphone ;-).

Quels outils pour transmettre des copies/fichiers ?

Précision : on appelle ici « gestion des identités » un outil qui permet d’assurer au professeur « qui » lui rend « quoi », sans devoir se reposer sur le nommage volontaire par l’élève, par exemple, des documents déposés dans un dossier commun.

Remarque importante : certaines Académies offrent également un environnement Moodle. C’est un LMS (Learning Management System) très complet et polyvalent. Il permet de transmettre des copies suivants de nombreux paramétrages, avec identification et suivi des élèves, ou des rendus en ligne complexes et peut avantageusement se substituer et/ou servir de point d’entrée à l’ensemble des outils du tableau. Cependant,

  • ses configurations peuvent être différentes suivant les installations ;
  • sa courbe d’apprentissage est plus lente que d’autres outils moins puissants, donc moins complexes à prendre en main ;
  • il est toujours nécessaire au sein d’un établissement de concilier performance et unification des procédures, aussi cette solution ne nous semble pertinente que si les élèves et les enseignants y sont déjà très habitués, auquel cas ils n’ont pas besoin de ce tableau...

Quels outils pour corriger les pdf ?

Nous avons sélectionné trois logiciels bien utiles pour, in fine, annoter / corriger les pdf enfin récupérés :

  • Xournal++ : https://github.com/xournalpp/xournalpp/releases
    • logiciel libre, multiplate-forme ;
    • annotations complexes possibles (texte, dessins, images, LaTeX, ....) ;
    • ajout de pages, mais pas de rotations des pages ;
    • a parfois du mal à ouvrir correctement certains pdf.

  • Pdf-Xchange-Editor : https://www.tracker-software.com/product/pdf-xchange-editor
    • logiciel non-libre, Windows, mais bien supporté par Wine sous Linux ;
    • version gratuite disponible qui autorise sans filigrane déjà de nombreuses modifications :
      • annotation / dessin / tampon personnalisable ;
      • tourne les pages mal orientée ;
      • un tutoriel réalisé par Alain Guern (si l’inclusion dans l’article met trop de temps à démarrer, visitez la page d’origine)
  • PDF4teachers : https://pdf4teachers.org/
    • logiciel libre, multiplate-forme
    • annotations simplifiées, possibilité de conserver un historique/répertoire des annotations
    • sommation des notes partielles automatique et export dans un tableur/Pronote des totaux
    • retouche des pdf (tourne les pages, convertir les images en pdf, supprimer des pages inutiles, remettre des pages dans l’ordre...)
    • bibliothèques personnalisée d’images ou de dessins
    • annotations manuscrites et dessin
    • en plein développement de fonctionnalités supplémentaires (dessins arrivés en juin 2021, support pour l’évaluation par compétences en projet).


 Synthèse

Le focus effectué sur les travaux écrits rendus en pdf ne doit pas faire oublier que d’autres retours évaluatifs sont possibles :

  • Sur l’ENT Skolengo :
    • un commentaire évaluatif oral commun ou individuel,
    • un corrigé écrit commun ou individuel.
  • Une capsule vidéo évaluative individuelle d’un travail écrit.
  • Une capsule vidéo évaluative collective d’un travail écrit (utilisation du blog de classe par exemple pour mettre à disposition).
  • L’insertion de commentaires oraux dans un travail oral ou de commentaires vidéos.
  • Certaines applications d’évaluation comme SACoche permettent de joindre à une évaluation un commentaire écrit et/ou oral individualisé, un lien ou un fichier joint commun ou personnalisé. Elles peuvent donc être utilisées avec profit dans le cadre des retours évaluatifs si elles sont déjà utilisées par ailleurs, mais il semble disproportionné de choisir ces applications uniquement pour gérer un retour évaluatif.

Pédagogie et technique de la classe virtuelle

Il est irréaliste, en particulier dans le primaire et le secondaire, de remplacer simplement un cours en présentiel par une séance visio. D’une part l’ensemble des gestes professionnels qui nous permettent de contrôler, motiver et de canaliser une classe en présentiel est à adapter, ce qui est difficile, d’autre part, c’est s’exposer et exposer les élèves à une fatigue visuelle et attentionnelle trop importante (comme le montrent les difficultés des télétravailleurs étudiants ou adultes), sans même considérer le risque de fracture numérique accentuée (quelles familles peuvent offrir à chaque enfant d’une fratrie les moyens d’une connexion de qualité 30h par semaine avec pour chacun un terminal adapté ?).

Avant même de parler technique et outils, il est donc d’autant plus important d’identifier quelles activités peuvent nécessiter une visio et quelles autres n’apporteront que charge supplémentaire.

La visio pour quoi faire ?

Voici quelques activités intéressantes à faire en classe virtuelle :

  • Lancer une activité en autonomie.
  • Déblayer la compréhension des objectifs.
  • Étayer les possibles problèmes techniques.
  • Annoncer/expliciter les activités en autonomie à venir, créer du lien avec ce qui a été abordé précédemment et donner envie.
  • Corriger oralement ou faire des commentaires de travaux rendus par ailleurs et qui nécessitent une synthèse complexe.

D’un autre point de vue, une visio permet l’expression des élèves dans un cadre maîtrisé :

  • pour créer du lien social ;
  • synthétiser les difficultés rencontrées / réponses à apporter ;
  • permettre le débats entre élèves, dans un cadre de travail (vous pouvez aussi laisser les élèves libres d’utiliser le groupe de leur réseau social favori pour cela, mais il y a fort à parier que les incitations diverses ne focaliseront pas leur attention sur le travail, et vous ne pourrez pas agir comme modérateur, facilitateur, recentrateur) ;
  • faire exposer des élèves, comme ils l’auraient fait en classe ;
  • pour organiser des travaux de groupes (pour poser la durée, passer de groupe en groupe et focaliser l’attention et le travail,…) ;
  • pour toutes les activités qui demandent une rétroaction immédiate pour ne pas aller trop vite dans la présentation/correction. Par exemple, au moment de corriger une activité d’introduction ou de réintroduction sur le calcul littéral, on peut penser que pouvoir répondre immédiatement aux questions, expliciter un rappel, ou au contraire passer sur un détail que tout le monde comprend est indispensable...

De façon générale, tout travail « méta » avec les élèves sera plus facile à l’oral, avec une rétro-action immédiate, qu’à l’écrit, et nécessitera sans doute une visio...

Activités qui ne nécessitent peut-être pas de visio

À l’inverse, d’autres activités sont plus simples et plus efficaces à organiser d’une autre façon :

  • les explications magistrales, qui ne semblent pas demander une rétroaction immédiate → trouvons ou fabriquons plutôt des capsules vidéos (l’élève peut revenir dessus autant de fois que nécessaire) ou des documents écrits.
  • les exercices d’entraînement → les exerciseurs sont faits pour cela ;
  • la prise de connaissance de documents, de règles,... et leur application directe (on peut humaniser/étayer grâce à l’enregistrement audio sur l’ENT par exemple)

De façon générale, il semble contre-productif de calquer en visio, sans réflexion en amont, ce qui serait fait en présentiel, en particulier dans des circonstances où on peut avoir des doutes sur les capacités d’attention longue des élèves ou leur capacité à disposer de l’équipement de visio sur un temps long (partage dans la famille...).

Une fois le choix d’une visio fait (ou non), voyons quelles fonctionnalités sont utiles !

Les outils de classe virtuelle : mise en place et fonctionnalités

Les outils préconisés ont évolué depuis mars 2020, mais regroupent tous les mêmes fonctionnalités, a minima :

  • rétro-action par émoticônes ou statuts
  • clavardage
  • tableau blanc
  • partage de documents
  • partage d’écran
  • sondages
  • gestion de sous groupes

Point d’attention : Une application qui ne réunit pas ces fonctionnalités peut être utilisée pour échanger avec votre grand-mère à la campagne, mais ne saurait être conseillée pour faire cours, raison pour laquelle nous utiliserons désormais la locution de « classe virtuelle » plutôt que de « visio ». De même, il est éthiquement inacceptable de prescrire à des élèves (en particulier mineurs !) des applications dont le modèle économique repose sur l’exploitation des données des utilisateurs, qui sont donc à bannir.

Nous avons utilisé :

Un autre point d’attention essentiel supplémentaire est rapidement apparu : la protection possible contre l’intrusion et la malveillance. Les procédures de protection engendrent des complications dont tout le monde se passerait bien, mais qui sont pourtant indispensables, sauf peut-être pour les classes les plus motivées.

 Mise en place

Il faudra informer les élèves de la tenue d’une classe virtuelle très en amont, par exemple par le cahier de textes, en particulier si la solution retenue nécessite la création de comptes. Il existe souvent des tutoriels pdf et/ou vidéos réalisés par les DRANE pour accompagner la création de compte par les élèves.

Dans le cas de la salle d’attente du CNED, il est utile de demander aux élèves de se connecter à la salle d’attente en amont de la séance, pour accepter les profils en avance et ainsi fluidifier l’entrée dans la séance.

 Quels documents partager, comment ?

Il y a plusieurs manières de partager des documents dans une classe virtuelle, selon le degré d’interactivité que vous souhaitez.
Vous pouvez utiliser :

  • un document statique, avec sur chaque page une image, un texte que vous commenterez ;
  • la possibilité d’écrire par dessus, y compris de faire écrire dessus par les élèves :
    • selon l’application utilisée, vous n’aurez cependant pas toujours la possibilité de sauvegarder les traces écrites autrement que par une copie d’écran
    • les outils disponibles peuvent être limités ;
    • le bouton pour effacer la page est souvent définitif et un accident est vite arrivé... rageant quand la synthèse d’un brainstorming est effacé juste avant que quiconque aie pu la copier...
  • des logiciels lancés localement sur votre ordinateur, avec la fonction « partager son écran » :
    • les contenus seront plus riches, personnalisables, et sauvegardables/réutilisables !
    • cependant, vous perdrez la possibilité de laisser la main aux élèves
    • attention avec le choix « partager mon écran entier » vs « partager une application »
      • partager un écran (surtout quand on en a deux) rend le passage d’un logiciel à un autre plus simple pour les spectateurs, vous autorisez le partage une seule fois ;
      • mais gare aux messages intempestifs de vos applications qui tournent en tâche de fond qui apparaîtront aussi ! Et les élèves verront l’organisation de votre disque dur lorsque vous irez choisir les documents à ouvrir, ce que vous ne souhaitez peut-être pas.
      • a contrario, partager une application seule oblige à réautoriser à chaque changement, mais les élèves ne verront pas le contenu des boîtes de dialogues d’ouverture de fichier, par exemple.

 Préparation en amont

Certains matériels sont optionnels mais peuvent se révéler pratiques suivant votre discipline et vos besoins :

  • un deuxième écran, pour avoir sur un des écrans le logiciel partagé et sur l’autre les outils de contrôle de la classe virtuelle et/ou les documents du professeur : fil conducteur, corrigés...
  • une tablette graphique avec stylo si on ressent le besoin de réaliser des annotations manuscrites, difficiles à réaliser proprement à la souris (par exemple, en mathématiques, pour écrire proprement des expressions sans être obligé de les composer en direct dans un logiciel) ;
  • une tablette ou un ordinateur avec écran tactile peut dans certains cas remplacer la tablette graphique. On peut se connecter à la classe virtuelle avec un faux compte élève et déléguer à ce compte des droits de présentation ;
  • une webcam sur pied, ou un visualisateur, pour montrer une manipulation ou votre main qui écrit/dessine.

Dans tous les cas, il sera nécessaire de se familiariser avec leur usage avant la séance, pourquoi pas avec des collègues qui souhaitent eux aussi s’entraîner ?

Vous aurez aussi peut-être besoin de préparer des documents spécifiques à la classe virtuelle :

  • document rappelant les règles de parole de la CV, particulièrement important pour les premières séances ;
  • document de présentation du déroulé des activités de classe virtuelle ;
  • sondage : préparer dans un document local, pour copier coller rapide dans la CV ;
  • ... et bien sûr vos supports de cours.
  • Pour tous ces documents, vous avez parfois la possibilité de les télécharger à l’avance, sinon, il faudra prévoir un petit temps avant le début de la séance pour les télécharger sans interrompre le cours.

  Les droits informatiques des utilisateurs dans une classe virtuelle

La plupart des applications de classe virtuelle répartissent les utilisateurs entre plusieurs rôles : invité (droits minimaux), présentateur (peut partager des documents, son écran) et modérateur (peut donner des droits de présentateur, peut bannir un utilisateur...)

Il convient donc de ne pas donner trop de droits aux élèves (en particulier modérateur), mais en revanche, il est tout à fait possible de donner des droits d’animateur ou de présentateur pour lui permettre de présenter son travail à la classe, et pourquoi pas, réaliser un véritable exposé.

Pour la bonne marche de la classe virtuelle,

  • établir les règles dès l’entrée dans la salle,
  • éviter que les élèves puissent utiliser des pseudos ou des icônes personnalisées

permet déjà de mettre dans une ambiance de travail.

Le tableau blanc peut aussi être ouvert en début de session, avant l’heure dite, en modification aux élèves pour leur permettre de s’échanger petits messages et de libérer la tension avant le début du cours proprement dit.

Parfois, les intrusions nécessiteront des bannissements qui prendront des formes un peu différentes suivants les outils utilisés.

 Tableau blanc avec droit d’écriture pour les élèves :

Déjà évoqué, l’outil « tableau blanc » peut permettre à la professeure et/ou aux élèves d’écrire sur un fond blanc ou sur un document avec du texte et des formes simples.
Il peut servir de tableau pour brainstorming, de mur d’expression en début de séance ou en fin de séance.

Attention la plupart des outils ne permettent pas de les sauvegarder autrement que par une copie d’écran et l’effaçage est définitif et parfois malencontreux.
Il est disponible dans la salle commune et dans les groupes.

 Interactivité : emoji/statut

Plus que l’audio, le chat et les sondages, les statuts par émoji permettent une interactivité rapide pour que les élèves puissent indiquer si tout va bien ou si des explications supplémentaires sont nécessaires. Les questions pourront alors être posé par le chat ou en audio.

 Interactivité : sondages

Les applications de classe virtuelle ont tous des outils pour recueillir les réponses des participants sans que ceux-ci ne voient les réponses de leur camarades.

Suivant les outils, la possibilité de les préparer à l’avance est plus ou moins simple, et la mise en page possible plus ou moins complexe. Mais dans la plupart des cas, la sauvegarde des questionnaires est difficile dans le format de l’outil de classe virtuelle.
Il est donc souvent plus simple et plus efficace :

  • au minimum de préparer les textes des sondages dans un document pour faire un copier coller rapide durant la classe ;
  • voire de séparer
    • questions dans un document partagé, ou une application partagée, comme l’excellent QCMCam (ainsi les questionnaires pourront resservir en présentiel)
    • et réponses (toutes identiques à chaque question, comme A/B/C/D ?) dans la classe virtuelle.

 Diffusion de vidéos

Diffuser une vidéo dans une classe virtuelle peut sembler étrange : pourquoi ne pas plutôt demander aux élèves de la visionner en avance, dans un élan de « classe inversée » ?
Parfois, ce n’est pas possible dans la progression envisagée. Il est techniquement possible de partager son écran en train de lire une vidéo, mais la consommation en bande passante est élevé et la qualité souvent médiocre. Certains outils de classe virtuelle (BBB par exemple) ont une possibilité de diffuser chez tous les invités une même vidéo hébergée sur un serveur externe (un peertube éducation par exemple), avec synchronisation de la lecture.
Mais à l’usage, certains préfèrent parfois partager le lien de la vidéo dans le chat de la classe virtuelle (les invités y vont donc d’un simple clic), et lancer un sondage « Avez-vous terminé de regarder la vidéo ? O/N ». Il suffit alors au professeur d’attendre que les Oui atteigne un quota suffisant pour reprendre le cours.

À noter : si vous et vos élèves avez accès via un Moodle ou un ENT comme Skolengo aux modules H5P, le module question vidéo de H5P permet d’enrichir considérablement une vidéo (cf. Comment entraîner et évaluer en utilisant les outils numériques)

 Les groupes de travail :

Vous pouvez, dans la plupart des applications de classes virtuelles, répartir les utilisatrices dans des sous-groupes, parfois appelés « ateliers ». Les participants d’un atelier se voient/s’entendent/peuvent échanger autour d’un tableau blanc, mais ne voient/n’entendent/ne partagent plus avec les autres.

On peut revenir à la « salle principale » à la fin d’une période de travail de groupe, les utilisateurs peuvent suivant les paramétrages soit décider eux-même du groupe dans lequel ils vont, ou bien la répartition peut être aléatoire, ou bien décidée par la modératrice.

Les modérateurs ont la possibilité de passer de groupe en groupe, comme le ferait une professeure qui passe de table en table, mais sans la possibilité d’être interpellé d’une table proche comme c’est le cas dans une salle de classe, à moins d’avoir partagé avec tous le monde un outil externe (par exemple, un pad, ou un outil de chat) qui serve pour attirer l’attention du professeur.

Comme dans tout travail de groupe, on gagnera à prévoir des rôles (gardien du temps, rapporteur, ...) pour organiser le travail des élèves.

 La question de la trace de la classe virtuelle

Comme dans toute activité avec des élèves, se pose la question de la trace écrite, mais avec une acuité encore plus grande car

  • certains élèves ne seront pas aussi à l’aise avec l’outil que dans la classe réelle ;
  • la fatigue engendrée par une classe virtuelle étant plus grande, il est loisible de réduire sa durée, et donc d’éviter de rester 10 minutes juste pour attendre que tout le monde copie le texte à l’écran...

Il est possible pour la professeure de prendre en charge cette trace écrite :

  • soit par des copies d’écran qui seront diffusées aux élèves par le cahier de textes par exemple (cas d’utilisation des tableaux blancs inclus dans les applications de classe virtuelle) ;
  • soit car le professeur a utilisé des outils externes pour prendre des notes, comme Xournal++, Openboard, PDFXchange Editor ou même un simple traitement de textes ou d’images ... et peut donc les sauvegarder et les transformer en images ou en pdf diffusables par l’ENT/le cahier de texte.
  • en revanche, attention à l’idée d’enregistrer la vidéo de la classe virtuelle : cela pose la question de l’enregistrement de la voix des élèves qui s’exprimeraient, et nécessite une autorisation spécifique de TOUS leurs responsables légaux, quelle que soit la méthode utilisée pour diffusion ensuite.

On peut aussi organiser, pour les plus grands, l’élaboration de tout ou partie de cette trace écrite par les élèves :

  • les classes virtuelles BBB proposent un pad collaboratif lié à la classe virtuelle, dans lequel chaque participante peut écrire et corriger / amender / nuancer les apports des autres ;
  • un outil externe (autre pad ou document texte de la suite apps.education.fr peut aussi être utilisé.

Les avantages en termes de prise de distance et de collaboration sont grands, dès que l’efficacité dépasse un certain seuil critique.

 Des tutoriels :

Comment entraîner et évaluer en utilisant les outils numériques

Nous voulons ici traiter essentiellement des exercices corrigés automatiquement par un logiciel, ou qui facilitent la correction automatique, au contraire du paragraphe « Comment transmettre, récupérer, corriger et renvoyer des travaux d’élèves » qui concernait des devoirs corrigés par le professeur.

 Quelques éléments de réflexion pour commencer :

Pourquoi utiliser le numérique pour entraîner et évaluer (formatif/sommatif) ?

  • Permettre une rétro-action immédiate, un étayage constant (effet cognitif maximum).
  • Permettre de ré-itérer l’entraînement.
  • L’investissement en temps pour l’enseignant est davantage sur la conception que sur la correction : permet de maîtriser la fatigue consécutive à une éventuelle inflation des retours « manuels » par l’enseignant.

Quelles difficultés anticiper ?

  • Chaque outil présenté comporte des particularités d’accès ou de saisie, il sera toujours préférable de former les élèves à ces outils, si possible avant de les utiliser à distance avec eux. Il est possible pour cela :
    • de proposer des tutoriels écrit / vidéo
    • de faire avec la classe au vidéo-projecteur
    • d’emmener la classe en salle info pour un premier passage.

Rester réaliste :

  • les retours négatifs des exerciseurs sont parfois pris sévèrement par les élèves qui sont en échec ;
  • les corrections proposées sont souvent peu lues/comprises, quelles que soient leurs qualités ;
  • se méfier des réponses sous forme de saisies, en particulier avec de la correction automatique (difficile de penser à toutes les écritures d’une bonne réponse) ;
  • sur la disponibilité des élèves : En effet, il s’agit de maîtriser une possible tendance à l’inflation de la part des enseignants qui, sans s’en rendre compte, peuvent multiplier le nombre d’exercices à faire (en particulier quand on « pioche » dans une banque de questions) dans une matière, voire ne pas avoir conscience de la multiplication des devoirs demandés dans les différentes matières.

 Ces précautions étant posées, quels outils utiliser ?

  • Il n’est pas dans l’objectif de cet article de remplacer une formation ou des tutoriels pour chaque outil. Nous essaierons plutôt de présenter les outils les plus utiles, les plus polyvalents, et de mettre en avant leurs avantages et leurs inconvénients. La liste proposée repose sur des outils soit gratuits (mais RGPD compatibles), soient fréquemment déjà payés par les établissements ou bien sûr des outils académiques.
  • Point de Vigilance RGPD :
    • Il convient pour tout usage d’applications avec les élèves de vérifier la conformité avec le RGPD et de procéder à l’inscription au registre de traitement par le chef d’établissement.
    • Chaque DRANE propose à ce sujet des détails, par exemple la DANE de Montpellier et la page RGPD d’Eduscol.
  • Pour tous les outils permettant de mutualiser les ressources entre enseignants et disposant de ce fait d’une banque d’exercices, il est à redire qu’il est indispensable de relire/refaire les exercices choisis, qui sont, pour la plupart, fournis « tel quel » par des collègues, parfois ayant une approche pédagogique très différente, parfois sans relecture et avec encore des coquilles...

Ressources : contenus des plateformes nationales « gratuites »

Ces ressources ont été payées auprès d’éditeurs par le Ministère de l’Éducation Nationale pour pouvoir être utilisées par tous les enseignants et sont disponibles généralement dans les ENT via le GAR.

Elles sont en principe bien connues, car bien diffusées par l’institution, mais pour mémoire il s’agit :

  • des Banques de Ressources Numérique pour l’Éducation (BRNE) (ressources simples, pas de suivi du parcours des élèves)
  • de Tactileo (suivi possible)
  • des cours en ligne de « ma classe à la maison - CNED » (pas de suivi)

ENT Skolengo : utilisation du formulaire

Les formulaires de l’ENT permettent d’utiliser les types de questions suivants :

  • date/heure
  • pièce jointe (1Mo max)
  • QCM
  • tableau de QCM
  • texte ouvert

Les résultats sont disponibles sous forme d’export tableur (csv) ou d’un export pdf pour une correction manuelle.

Tutoriel : http://www.pearltrees.com/t/mon-ent-occitanie/formulaire-entrainer-evaluer/id32075616

Astuce concernant l’utilisation des formulaires de l’ENT Skolengo :
Obtenir les réponses à un formulaire passe normalement par « Espace personnel / Formulaires / Diffusion / formulaire diffusé », ce qui est assez long. Nous recevons dans la messagerie une notification automatique qui accélère ce chemin, mais pour plus d’efficacité, il est possible :

  • de créer un dossier et une règle de filtrage dans la messagerie pour que toutes les notifications de cette nature y soient regroupées ;
  • à chaque diffusion d’un formulaire, modifier son nom pour y inclure la classe concernée, car sinon il sera difficile de se retrouver dans les différentes diffusions.

Remarque sur la diffusion des formulaires de l’ENT Skolengo : diffuser des formulaires par messagerie vous fait prendre le risque que le message soit supprimé par erreur et que l’élève ne puisse plus répondre : si le formulaire est rediffusé, cela constituera une seconde diffusion, distincte de la première, rendant la concaténation des résultats pénibles. Il est plus prudent de diffuser les formulaires via des « Travaux à faire » contenant des activité du classeur pédagogique !

ENT Skolengo : classeur pédagogique / H5P

Outre les formulaires, les activités du classeur pédagogique s’appuient aussi sur des activités au format H5P. À l’heure de la rédaction de cet article, les modules H5P acceptés par l’ENT sont :
Liste H5P dans ENT Skolengo 1
Liste H5P dans ENT Skolengo 2
Liste H5P dans ENT Skolengo 3
Liste H5P dans ENT Skolengo 4
L’ensemble offre des possibilités riches, en particulier les outils « Trouver les zones correctes » et « Vidéo interactives », mais uniquement pour de l’entraînement et de l’auto évaluation car l’enseignant n’a pas accès à l’enregistrement des réponses des élèves.
Les activités du classeur pédagogiques sont mutualisables au sein d’une équipe mais il n’y a pas de catalogue où « piocher ».

On pourra se référer aux tutos suivants :

Moodle

Suivant les installations académiques, un LMS Moodle peut être disponible. Ceux-ci, hautement personnalisables et utilisés partout dans le monde, disposent de banques d’exercices et d’un très grand nombre d’options pour entraîner ou évaluer. Si votre Académie le propose, rapprochez-vous de sa DRANE.

Pronote QCM

Logiciel de vie scolaire payant très répandu, Pronote possède un module de QCM qui s’est enrichi en 2020 d’une bibliothèque de mutualisation.

  • Type de questions :
    • QCM
    • réponse numérique
    • réponse textuelle
    • épellation
    • association
    • texte à trous (plusieurs sous-types)
  • Mutualisable, catalogue riche via le site d’Index Education son éditeur
  • Possibilité de conversion directe en note ou en compétences.
    • si donné comme devoir = note/compétence automatique ( / !\ un seul essai possible ! )
  • / !\ Très strict sur les horaires, mais possibilité de refaire passer les non réponses.

Learning apps

Learnign apps est un site éducatif à vocation international, pluridisciplinaire et multilingue permettant l’entraînement.
Un suivi est possible avec la création de comptes profs et de comptes élèves (mais il faut gérer les comptes ensuite, pas de connexion directe possible, attention au RGPD...).
De nombreux modules déjà prêts, dans toutes les disciplines, de qualité ou d’adéquation avec le cursus français très divers. Beaucoup de ressources mais du tri à faire.

La Quizinière

La Quizinière est un outil proposé par CANOPÉ qui se centre sur une maîtrise totale de l’évaluation par l’enseignant : que les questions soient à correction automatisée (qcm, ...) ou humaine (texte à rédiger, sons, dessins, ...), l’application aide l’enseignant à évaluer, lui permet de modifier une évaluation proposée automatiquement, lui donne des espaces de rétro-action en direction de l’élève (remarques...).
Ses autres caractéristiques sont :

  • Mutualisable, catalogue assez riche
  • RGPD Ok
  • Bonne ergonomie
  • Diffusion de corrigés différés
  • Type de questions :
    • texte ouvert avec notation et appréciation manuelle
    • sons
    • dessins
    • photos
    • textes à trous
    • qcm
    • associations
  • Possibilité d’insérer facilement des maths (TeX)
  • Exemple de tutoriel vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=8hB_T3SZ2Mo

Anki

Anki est un programme libre permettant de mettre en œuvre de la mémorisation espacée (ou expansée).
Son intérêt par rapport à d’autres outils de ce type est qu’il existe sous forme Web et d’application smartphone, et que les élèves peuvent participer à la fabrication des cartes.

Le coin des maths

Les lecteurs de Mathématice connaîtront sans doute les ressources qui suivent, spécialisées dans les mathématiques, mais au bénéfice des autres, voici quelques outils spécifiquement développés par des collègues pour cette discipline :

 Quelques liens pour compléter :

 Synthèse

Nous avons abordé ici les aspects les plus techniques sur des gestes pédagogiques qui peuvent être utilisés même hors d’une situation de crise. Mais qu’on ne s’y trompe pas : d’une part la profusion de possibilités nécessite des choix personnels et d’équipes, d’autre part les questions du lien humain entre élèves et professeurs, celles de l’engagement des élèves dans leur scolarité et celles concernant la fracture numérique, resteront prépondérantes dans la voie d’une réussite éducative.

Cet article aura atteint ses modestes objectifs s’il a permis de découvrir des outils ou des pratiques et, surtout, s’il a su les placer, non pas comme des obligations techniques ou institutionnelles, mais comme des réponses réfléchies à des besoins pédagogiques et didactiques.