Enseignant de Mathématiques en collège, je suis également référent aux usages pédagogiques dans mon collège. Membre du comité de rédaction de la revue MathémaTICE, j’ai plaisir à échanger avec mes camarades et espère rendre compte fidèlement de nos échanges sur le sujet du présent article.
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À l’heure ou les programmes de collèges et lycée concernent une part grandissante de l’utilisation de logiciels (voir les autres articles du numéro), il est temps pour chaque enseignant de faire un point sur les utilisations des logiciels qui lui sont « offerts » pour mettre en œuvre le programme. De plus la confrontation entre ses habitudes et l’évolution des technologies, des demandes institutionnelles bouscule l’enseignant dans ses pratiques. Le besoin d’accompagnement, de mutualisation est important. Dans cet article des pistes de réflexion sont ouvertes. Vous pourrez les emprunter et, chemin faisant, ne pas hésiter à nous envoyer quelques cartes postales qui permettront de le prolonger.
De grands partenariats [1] entre l’Éducation Nationale et de grands éditeurs logiciels se font jour et posent légitimement la question de la liberté pédagogique.
Dans cet article je vais tenter de faire la synthèse des riches discussions qui ont animé le comité de rédaction à la lecture de l’article de Jean-Pierre Archambault paru dans le numéro 47 de votre revue, sinon préférée du moins appréciée (nous l’espérons tous). Enseignant en collège, référent aux usages pédagogiques du numérique (anciennement animateur TICE), je prolonge ces discussions avec un point de vue plus pragmatique. Ce point de vue est discutable car il repose sur mon expérience personnelle mais là encore vos réflexions permettront de prolonger ce débat qui est loin de se clore.
Pour la définition de logiciel, je vous renvoie à celle donnée sur wikipedia. Cette définition couvre un éventail très large, et pour cause, du système d’exploitation à la web-application dès qu’un homme ou une machine interagit avec une machine électronique, il y a un logiciel.
Pour préciser le propos tenu dans l’article, partons de l’enseignant en mathématiques de collège que je suis. Quels sont les logiciels que j’utilise au quotidien ? Parmi ceux-ci lesquels sont spécifiques à mon métier ? Lesquels ai-je choisis (sur quels critères) ? Lesquels me sont imposés (sur quels critères) ? Lesquels je promeus, impose à mes élèves de manière raisonnée ou abusive ? Quel périmètre légal pour l’utilisation de ces logiciels ?
Ces questions se posent assez naturellement après la lecture de l’article sus-cité.
Pour le périmètre légal, les logiciels sont tous soumis au droit d’auteur et à une licence dite d’exploitation ou d’utilisation. Je ne détaille pas les différentes licences, le diagramme ci-dessous permet d’embrasser les différentes situations, et de situer les logiciels que vous utilisez.
http://www.gnu.org/philosophy/category.fr.svg |
Deux grandes catégories se distinguent. Celle des logiciels « libres » et/ou « open sources » et celle des logiciels « propriétaires ».
[1] Pour plus d’informations : accord entre Microsoft et le ministère de l’Éducation Nationale. Microsoft est une société commerciale et sa stratégie de conquête de marché est naturelle (comprenez que c’est dans la nature des entreprises commerciales et que je ne porte pas de jugement de valeur). Le récent partenariat passé avec l’éducation nationale peut laisser l’enseignant et citoyen perplexe. L’important c’est d’avoir conscience que ce partenariat n’est pas une entreprise à but purement philanthropique et comprendre ce qu’il engage réellement. Benjamin nous rappelle un épisode douloureux pour certaines associations d’un partenariat avec Microsoft dont la nature n’était pas assez claire. Voir le billet suivant.
[2] Pour les ordinateurs type bureau : Ubuntu, Xubuntu, pour un RaspberryPi B+ : une Raspbian. Ces trois distributions sont basées sur des distributions Debian et en adoptent les mécanismes. Les deux premières sont orientées utilisateur final et assez simples d’utilisation et d’installation. La dernière me permet de faire de mon Raspberry un petit serveur de tests pour une consommation d’énergie très réduite. GNU est une acronyme récursif pour GNU is NOT Unix. Linux correspond au noyau Unix qui a été réécrit intégralement avec du code libre, GNU est un projet regroupant la suite logicielle sous licence libre (GPL) adossée au noyau
[3] Alain nous rappelle au détour de cette évocation que les fenêtres ont été inventées par l’équipe d’Alan Kay dans les années 1970, précédant ainsi Bill Gates et la création de sa société.
[4] Cliquer sur ce bouton démarre l’application permettant de lancer l’extinction du système. D’ailleurs toutes les fenêtres du système windows sont des applications avec des droits qui leur sont propres, parfois des droits d’administration qui en font des points de vulnérabilité aux virus.
[5] Le Raspberry Pi est un ordinateur à taille réduite et peu énergivore, son développement avait pour but d’équiper à faible coût un maximum d’écoles dans des pays en voie de développement, et ainsi aider à l’apprentissage de la programmation.
[6] Extrait de l’article L131-2 du code de l’éducation modifié par l’article 16 de la loi du 8 juillet 2013 : « Dans le cadre de ce service public, la détermination du choix des ressources utilisées tient compte de l’offre de logiciels libres et de documents au format ouvert, si elle existe. » lien vers l’article complet.
[7] Les formats (ouverts ou fermés) de fichiers ne sont pas à confondre avec la catégorie d’un logiciel (libre ou propriétaire). Par nature les logiciels libres utilisent des formats de fichier ouverts (open document, pdf,...). Ce type de format de fichier le rend interopérable, utilisable sur plusieurs logiciels différents capables de les interpréter. Les logiciels propriétaires peuvent utiliser des formats de fichier fermés, dans ce cas l’interopérabilité n’est pas garantie. Plus d’informations sur les formats ouverts, Benjamin nous conseille ce site de référence.
[8] Cette nécessité pour l’enseignant devrait être la même aux différentes instances nous transmettant des documents dans le cadre professionnel
[9] pour Portable Document Format, désigne un langage de description de pages. Il a été développé par la société Adobe Systems, est un format ouvert et multiplate-forme voir plus loin .
[10] L’appellation plate-forme est ici utilisée pour le couple matériel et système d’exploitation
[11] Sans trop de Visual Basic dedans...
[12] Peut-être certaines entreprises en pratiquent...
[13] Les projets de l’association sont placés sous licence libre et la promotion des logiciels et ressources libres fait partie de la charte de l’association
[15] Des liens pour étayer le propos : Espaces numériques de travail . Totalité des établissements avec un ENT.
[17] En fait la licence chocolat rend l’application cdt un chocolaware. Cette licence est une version gentiment restrictive de la licence GPL car elle invite l’utilisateur à rétribuer le concepteur en tablettes de chocolat et autres spécialités régionales. Les grands cabinets d’avocats américains ne se sont pas encore penchés sur la question. Espérons pour Pierre Lemaître qu’ils restent en dehors du coup.