Pour la mise en place des nouveaux programmes, beaucoup de collègues se sont intéressés à la programmation « par blocs » qui devrait être majoritairement enseignée au collège. La solution présentée le plus souvent est Scratch, mais d’autres logiciels existent.
Ainsi, dans cet article, je vous présente une application que j’ai eu le plaisir de développer pendant l’année passée : Algoblocs.
Qu’est-ce-qu’Algoblocs ?
Concrètement, il s’agit une application web permettant aux élèves de contrôler un « stylo » virtuel avec de la programmation par blocs. Imaginez un mélange de la tortue Logo et de Scratch. Algoblocs est développée à partir de Blockly.
Essayez une version simplifiée d’Algoblocs ci-dessous !
Toutefois Algoblocs ne se limite pas à cette fonction « bac à sable » mais propose plus de 60 exercices demandant de reproduire des dessins prédéfinis. Les exercices sont répartis dans des séries, où différents blocs sont utilisés. Par exemple, la série B se limite aux boucles for, alors que la série F utilise des fonctions.
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Le site met en avant l’optimisation du code et la résolution de problèmes par les solutions les plus astucieuses. En effet, chaque exercice a une limite de blocs à ne pas dépasser, forçant l’élève à exploiter toutes les fonctionnalités.
Algoblocs permet également de créer ses propres dessins. Ainsi, les élèves peuvent aussi se lancer des défis et essayer de reproduire les créations de leurs camarades en utilisant autant voire moins de blocs. Dans ce mode, le nombre de blocs est aussi limité. La créativité naît de la contrainte, paraît-il…
Espace enseignant
Le but d’Algoblocs est de fournir une solution et des exercices « clés en main » pour l’enseignement de l’algorithmique aux élèves. Une rubrique du site permet aux enseignants de créer des comptes pour leurs élèves, à partir desquels ils pourront suivre leurs progrès et leurs créations.
Une fois les comptes créés, on demande aux élèves de taper « algoblocs.fr » dans un navigateur, de se connecter et d’effectuer des exercices. Ce travail peut se faire en salle informatique sur ordinateurs ou tablettes, ou à la maison, avec une connexion internet.
Dans les premiers exercices, un tutoriel interactif guide l’élève. De grandes bulles bleues apparaissent au fur et à mesure de sa progression.
Le contenu du site n’est pas intégralement disponible dès le début. Ainsi, il faut réussir 2 exercices pour débloquer le bloc permettant de créer des boucles, et 17 exercices pour débloquer les variables. Ce système, inspiré des jeux vidéo (ce qui peut expliquer pourquoi des élèves emploient le terme « niveau » pour désigner les exercices) permet de découvrir les notions progressivement.
En moyenne, lors d’une séance d’une heure, les élèves réussissent une douzaine d’exercices et utilisent leur premier bloc « répéter » au bout d’une dizaine de minutes. Pour aborder les points plus difficiles, 2 ou 3 séances seront nécessaires...
Evolutions et limites du projet
Au départ, le développement d’Algoblocs a beaucoup été remanié, le site s’est perfectionné petit à petit. En effet, au début il n’y avait pas de blocs et l’apprentissage s’effectuait avec du code Javascript. Ensuite Blockly et de nombreuses fonctionnalités ont été intégrées.
Ce n’est qu’en juin 2016, alors que le développement avait commencé en novembre, que le site s’est spécialisé dans la création et la reproduction de dessins. De « bac à sable », Algoblocs est devenu un « micromonde » au sens de cet article. Ainsi, chaque exercice ne contient que les blocs qui sont nécessaires à sa réalisation.
Les remarques des élèves et des collègues enseignants ont permis d’apporter beaucoup d’améliorations au site. Néanmoins, Algoblocs a ses limites :
Limites d’ordre pédagogique
Limites techniques
Le développement du site n’est pas achevé, il est amélioré sans cesse : plusieurs exercices supplémentaires sont prévus. De plus, une fonctionnalité permettant aux enseignants de créer une série d’exercices et de l’attribuer à un groupe d’élèves est en cours de développement.
Conclusion
Algoblocs peut être utilisé comme une introduction à l’algorithmique, rapide à mettre en œuvre pour les élèves comme pour l’enseignant, les activités étant déjà créées et intégrées au site.
Cela peut constituer un bon point de départ avant de passer à Scratch qui dispose de beaucoup plus de fonctionnalités, mais peut s’avérer déroutant au début de par son côté « bac à sable » et demander plus de temps de préparation à l’enseignant.