Les nouvelles technologies pour l’enseignement des mathématiques
Intégration des TICE dans l’enseignement des mathématiques

MathémaTICE, première revue en ligne destinée à promouvoir les TICE à travers l’enseignement des mathématiques.

Sur la pédagogie de la bivalence
Article mis en ligne le 25 mai 2007
dernière modification le 2 août 2015

par Matthieu Brabant

Ce petit article a pour objectif d’éclairer « pédagogiquement » le débat sur la bivalence, en prenant appui sur les TICE.
Etant PLP de maths-sciences en lycée professionnel, je pratique quotidiennement la bivalence (voire la trivalence, étant de formation chimiste, la physique est pour moi une discipline différente, je suis donc bien profe de mathématiques-physique-chimie). Etant par ailleurs militant, je combats la bivalence mise en place par le ministère. Deux positions cohérentes.

Je vais dans cet article insister sur l’aspect pédagogique de la bivalence, mais il nous faut dire deux mots sur la réforme mise en place par le minsitère.
Concrètement, les candidats à certains concours (voir tableau ci-dessous) peuvent choisir de passer une épreuve supplémentaire d’un concours d’une autre discipline en vue d’obtenir une mention complémentaire. Il s’agit simplement pour le ministère de bénéficier d’un vivier d’enseignants flexibles pour effectuer des remplacements internes ou des services partiels dans la discipline de la mention complémentaire.

Ainsi, un PLP de génie civil, ayant passé une mention complémentaire correspondante, pourrait effectuer des remplacements en mathématiques. Les candidats volontaires composent avec les autres candidats au concours de la discipline faisant l’objet d’une mention complémentaire, ils sont évalués en même temps et par le même jury que les autres candidats. La mention complémentaire est validée si les candidats obtiennent une note au moins égale à la note moyenne obtenue par les admis sur liste principale du concours de la discipline faisant l’objet d’une mention complémentaire. Une formation est indispensable en seconde année d’IUFM pour pouvoir exercer dans la seconde valence.
On remarque au passage que les enseignants acceptant d’avoir une mention complémentaire seront considérés comme bivalents et auront une compensation en particulier dans l’avancement de la carrière. Les PLP, dans cette logique, ne sont pas considérés comme bivalents...

La bivalence utilisée « pédagogiquement », c’est bien autre chose !
Les PLP maths-sciences (qui vont particulièrmeent nous intéresser ici...), de lettres-histoire-géographie-histoire, de lettres-anglais et de lettres-allemand développent une pédagogie adaptée et suivie de leurs élèves. Il s’agit de remédier à l’échec scolaire que connaissent une grande aprtie des élèves des LP.

Ainsi, les grilles horaires indiquent 2 heures de mathématiques et 2 heures de sciences physiques par semaine en CAP, BEP et bac pro. Il est plus intéressant, pour suivre une classe, d’avoir 4 heures avec ces classes que seulement 2 !
Par ailleurs, les référentiels de maths-sciences proposent des ponts entre les deux disciplines (et cela d’autant plus qu’ils d’agit de référentiels, donc beaucoup plus libres que des programmes).
Nous pouvons donc proposer des exercices transdisciplinaires adaptés à ces jeunes qui ont besoin de se réappropirer leur savoir (et le suivi sur plusieurs disciplines d’un même sujet d’étude est pour cela intéressant) et de concrétiser celui-ci.
Ce sont arguments qui ont été mis en avant pour proposer de réintroduire la bivalence en 6ème (avec l’arrivée de PLP sur ces postes).

Si ces remarques sont valables aux niveau CAP et BEP, elles trouvent leur limite au niveau bac pro. en effet, le temps de préparation et la complexité de la discipline font que certains collègues PLP maths-sciences de formation mathématique sont dépassés en sciences (en particulier pour les TP).

Tout est donc question de formation et d’objectifs assignés à ces enseignants bivalents.
La bivalence telle que je la vois est pédagogique, et l’utilisation des TICE est un outil très intéressant pour faire de la pédagogie transdisciplinaire (outre le fait d’utiliser le B2i).


L’exemple le plus concret et le plus utilisé est l’exploitation de résultats expérimentaux en électricité pour travailler sur les fonctions.

Ainsi, en exploitant les résultats expérimentaux d’étude de la loi d’Ohm, obtenus soient manuellement soit à l’aide de l’ExAO, l’enseignant peut introduire les fonctions linéaires et affines :

Ce travail sur la loi d’Ohm est donc directement réinvesti : l’élève est laissé libre pour utiliser le tableur pour construire la courbe (il lui estégalement demandé de la construire sur papier). L’enseignant laissera soin ensuite à l’élève de découvrir les différentes particularités de cette courbe :

Un autre exemple est l’étude d’une tension alternative, permettant ainsi d’introduire les fonctions sinusoïdales et de faire la liaison avec le cercle trigonométrique :