par Jean-Philippe Vanroyen
Une première approche du projet J3P dans MathémaTICE (novembre 2012)
Le projet J3P (JavaScript & programmation de parcours pédagogiques) est un projet de l’association Sésamath, projet qui a été lancé en septembre 2011. Si l’essentiel de mon travail de salarié y est consacré, il bénéficie également de l’implication plus ou moins forte d’autres salariés et de quelques bénévoles. C’est un projet en cours de développement et, même si à ce jour on peut déjà compter un an et demi de développement (mai 2013), il n’en reste pas moins un projet très jeune étant donnée l’ampleur de la tâche. Ces quelques lignes vous en convaincront, et vous donneront, je l’espère, une idée assez fidèle des objectifs et enjeux de ce projet.
Pour cela, je suivrai le plan suivant. Après une introduction présentant les raisons de la naissance de ce projet, je commencerai par présenter en détail la notion de section, néologisme de Sésamath. Ensuite, je présenterai les notions de graphes et de parcours, notions au coeur du projet J3P, et qui en constituent tout l’intérêt. Enfin, je conclurai en traçant quelques perspectives et en précisant quelques enjeux importants.
L’article est organisé en 4 parties accessibles par les onglets ci-dessous :
Introduction
Introduction
Pour comprendre les raisons de l’émergence du projet J3P, il faut partir des exercices interactifs proposés par le logiciel Mathenpoche, que je suppose connu par le lecteur.
Le logiciel Mathenpoche (à ne pas confondre avec le site Mathenpoche) propose 1600 exercices interactifs programmés en Flash, et couvrant le programme de collège et de la classe de seconde. Son développement a commencé en 2002 et s’est achevé courant 2008, du moins pour ce qui concerne le niveau collège.
Ces exercices sont intégrés au sein de deux interfaces.
Tout d’abord dans le site d’accompagnement à la scolarité Mathenpoche :
http://mathenpoche.sesamath.net/
En cliquant sur le petit icône en bas à droite, on accède à l’ensemble des exercices Mathenpoche du chapitre sélectionné (ici N2 du niveau 3ème) :
Mais ces exercices sont également intégrables au sein de séances via l’interface LaboMEP. Concrètement, le professeur programme pour ses élèves une liste d’exercices, c’est à dire une séance, à une plage horaire donnée, et récupère ensuite, grâce à l’environnement LaboMEP, les résultats de ses élèves :
En 2011 s’est posée pour Sésamath la question de l’avenir de ces exercices interactifs. Pour le dire simplement : continuons-nous oui ou non à utiliser cette technologie pour leur développement ?
Trois raisons principalement expliquent cette remise en question.
– Tout d’abord la technologie utilisée. Il s’agit de Flash, repris par Adobe. Flash est une technologie qui semble vouée à disparaître (Adobe a déjà renoncé à poursuivre son développement pour certains terminaux).
– Deuxièmement, même si les ressources développées à l’aide de cette technologie sont libres, le logiciel lui ne l’est pas.
– Enfin, les applications Flash ne sont pas multi-plateformes (elles ne fonctionnent pas sur les smartphones par exemple).
Ce sont ces trois raisons qui ont conduit Sésamath a envisager le développement d’exercices interactifs à l’aide d’une autre technologie. Pour autant, avec le recul, je pense que la technologie Flash fût le choix le plus pertinent en 2002. Il y a dix ans en effet, la programmation WEB était naissante et nous étions évidemment très loin des possibilités actuelles. Sans doute, à cette époque, le Flash constituait-il une alternative très pertinente pour le développement de ressources en ligne.
Ceci posé, quitte à créer un nouvel environnement de développement interactifs, autant en profiter pour améliorer le précédent. Mais comment ?
– Une première idée réside dans le paramétrage des exercices. Les exercices de Mathenpoche comportent de nombreux paramètres puisque les données sont aléatoires, mais ces paramètres ne sont pas réglables de l’extérieur. Il aurait été possible d’implémenter un tel système mais à condition cependant de l’avoir pensé dès le départ, ce qui n’a pas été le cas. Ce qui fait qu’aujourd’hui reprendre ces 1600 exercices afin d’implémenter un système de paramétrage piloté de l’extérieur prendrait un temps considérable.
– Parallèlement au développement de Mathenpoche se nouaient des partenariats avec le monde universitaire. C’est le cas du projet Pepimep impliquant Sésamath et deux équipes de chercheurs en informatique et en didactique des mathématiques. Ce projet, en parti basé sur un projet antérieur appelé Lingot, consista à créer des tests diagnostiques en algèbre. Ces tests permettent d’établir, pour chaque élève, un profil, en fonction duquel l’élève sera orienté ensuite vers des remédiations adaptées (la plateforme utilisée pour les tests et les remédiations est LaboMEP).
Si on schématise, on a donc en entrée une série d’exercices suivie d’une analyse des résultats, puis en sortie une autre série d’exercices adaptés au résultat de la première série. Ce que l’on peut représenter comme ceci :
Cette image ne rend pas compte de la complexite du projet Pepimep. Les tests, une série d’une dizaines d’exercices, ont été soigneusement scénarisés (un peu à l’image des ces anciennes évaluations 6ème). L’établissement du profil nécessite une analyse minutieuse des réponses au test. Enfin les remédiations ont été très travaillées également afin qu’elles s’adaptent le mieux possible au profil établi.
Quoiqu’il en soit, en prenant un peu de distance, la structure est bien celle-ci c’est à dire une structure de graphe au sein duquel l’élève suivra son propre parcours.
Fort de tous ces éléments, en septembre 2011, Sésamath décida donc de lancer un projet J3P (le nom sera trouvé quelques mois plus-tard) dont le cahier des charges est, dans les grandes lignes, le suivant :
– le développement des ressources sera basé sur les technologies du Web (HTML5, javascript, css...) garantissant une portabilité maximale ; en outre, ces ressources utiliseront des outils libres.
– les ressources devront pouvoir être paramétrées de l’extérieur.
– les ressources créées devront pouvoir permettre la création de graphes permettant aux élèves de suivre des parcours pédagogiques personnalisés.
Terminons cette introduction par quelques mots sur l’origine du nom du projet.
Nous sommes partis des mots clefs suivants : Javascript, HTML, Parcours pédagogiques personnalisés, qui ont donné l’acronyme JHPPP. Ce dernier a donné JH3P, puis, le H n’étant pas très joli, tout simplement J3P. Comme 3 peut se lire E dans la langue geek (http://www.lemag.bouyguestelecom.fr/pratique/le-langage-des-geeks-pour-les-nuls/), on peut dire également jèp.