En septembre 2001, le Conseil Général des Landes démarrait l’opération « Un collégien, un ordinateur portable ». C’est alors le premier département à se lancer dans une « aventure » de ce type, équiper pour la durée de l’année scolaire tous les élèves de troisième d’un ordinateur portable. L’article retrace l’histoire de ce déploiement et dresse un premier bilan.
Introduction :
En septembre 2001, le Conseil Général des Landes lance l’opération « Un collégien, un ordinateur portable ». C’est alors le premier département à se lancer dans une « aventure » de ce type qui équipera pour l’année scolaire tous les élèves de troisième d’un ordinateur portable. Les objectifs politiques et économiques sont annoncés publiquement :
– « Favoriser de nouvelles pratiques pédagogiques, en offrant à l’Éducation nationale et à ses enseignants les outils et les moyens pour ce faire ;
– Relever les défis de l’égalité, en assurant l’égal accès des élèves à ces outils matériels et logiciels dont la maîtrise leur sera indispensable dans leurs études et leur vie professionnelle et citoyenne ;
– Diffuser la culture des nouvelles technologies informatiques et Internet dans tous les foyers landais ;
– Augmenter les usages des nouvelles technologies et donner une image dynamique du département afin d’inciter les opérateurs de télécommunication à installer et à développer des infrastructures de réseaux et des services innovants pour les particuliers et les entreprises dans le département des Landes. »
Le déploiement :
L’opération connaît plusieurs phases :
Une phase de « test » sur l’année scolaire 2001-2002 pendant laquelle trois établissements seulement participent à l’opération. Cette période permet le calage technique du dispositif : organisation de la distribution dans les collèges, organisation de la maintenance, expériences pédagogiques et essais de logiciels. Dans le même temps, chacun des 32 collèges du département est câblé afin que dans chaque salle de classe les collégiens puissent accéder au réseau interne de l’établissement et à Internet. Cette même année des formations « de base » sont organisées par le rectorat de Bordeaux à destination des enseignants de troisième.
Dès la rentrée de septembre 2002, le dispositif est généralisé à l’ensemble des 145 classes de troisième du département.. Tous les enseignants de troisième sont dotés comme leurs élèves. A la rentrée suivante, tous les enseignants qui le demandent, même ceux n’étant pas chargés de classe de troisième peuvent être équipés d’ordinateurs portables.
Trois ans plus tard, et alors que deux nouveaux collèges ont été créés, le dispositif est étendu à tous les élèves de quatrième. Simultanément le parc de portables est renouvelé, les machines distribuées en septembre 2002 ayant atteint « la limite d’âge ».
La dotation matérielle du conseil général ne se limite pas aux ordinateurs portables : des serveurs sont mis en place dans chaque collège pour accueillir le réseau pédagogique, des vidéo projecteurs, quelques tableaux numériques, des imprimantes, des scanners, des graveurs (la première génération de portables n’ayant que des lecteurs de CDRom), complètent les dotations individuelles.
Un certain nombre de logiciels sont pré- installés sur les portables (encyclopédies, dictionnaires, outils bureautiques) et une enveloppe financière est attribuée à chaque collège pour l’achat de logiciels.
Enfin, pour assurer l’administration du dispositif dans les collèges, un accord avec le rectorat permet le financement d’un (ou deux) postes d’assistant d’éducation (les dénominations ont changé selon les années et les textes législatifs). L’assistant d’éducation assure essentiellement l’administration (gestion des pannes, des casses, arrivées ou départs d’élèves en cours d’année...) mais aussi un peu de maintenance de premier niveau, l’administration du réseau et quelques animations à destination des élèves et des enseignants.
Dans la pratique, les élèves sont dotés en début d’année (entre le 10 septembre et le 1er novembre) et doivent rendre leur portable en fin d’année ; les enseignants eux gardent le portable pendant les vacances afin de pouvoir préparer leurs cours (la maintenance n’est cependant pas assurée pendant cette période).
Les élèves et les familles semblent accueillir ce projet avec intérêt, les parents peut-être légèrement inquiets des responsabilités nouvelles confiées avec ce nouvel outil.
Je mesure plus facilement l’accueil fait par les enseignants dont je suis :
pour quelques-uns uns, les habitués des salles informatiques, un engouement total :
pour quelques autres une crainte :
ou encore :
pour la plupart de la sympathie avec quelques réserves :
« Il risque d’y avoir des vols, du trafic ! »
« Serons-nous obligés de l’utiliser ? »
« Comment faire si cela ne marche pas ? »
« Il aurait fallu nous former davantage »
« Quelles ressources aurons-nous à notre disposition ? »
Cela fait maintenant la cinquième année que les ordinateurs portables sont dans notre collège. Très vite les craintes se sont apaisées : n’utilisent l’outil que ceux qui le souhaitent. Au contraire, de manière générale l’usage de l’ordinateur est devenu une habitude pour beaucoup d’enseignants au moins à titre personnel. La disponibilité et la patience des enseignants les plus formés et des assistants d’éducation ont permis de répondre aux questions de base et de débloquer certains points techniques. Chacun s’est lancé au moins une fois an classe devant ses élèves pour une activité très encadrée, une recherche sur Internet...
Pour les responsables du Conseil Général, le bilan est très positif en termes de « réduction de la fracture numérique » : 85% des foyers avec collégiens sont équipés en ordinateurs à domicile, 65% ont une connexion Internet à domicile. Ces chiffres (enquête 2004) sont sans doute supérieurs car une enquête rapide en début d’année (septembre 2006) sur mes élèves de 3ème m’a donné 54 élèves sur 56 disposent d’un ordinateur à la maison et 54 d’une connexion Internet haut débit.
Les pratiques enseignantes :
En mathématiques, j’ai souhaité intégrer ces outils à mon enseignement dès la première année. J’ai essayé d’utiliser un peu tous les outils à ma disposition. En effet, il ne s’agit pas simplement de préparer une séance pour une utilisation en salle informatique : l’élève dispose de son ordinateur en classe pendant les quatre heures de cours hebdomadaires, il faut donc un nombre considérable de ressources pour que l’outil puisse être utilisé tous les jours de manière la plus formatrice possible. D’autre part, les usages ont été développés dans le principe de ne pas exiger de l’élève une connexion Internet à domicile. Par contre, au collège les élèves ont un accès à Internet pour toutes les activités pédagogiques autorisées par les enseignants.
Sur l’initiative de P.Lacueille, responsable du Catice (Cellule Académique aux TICE de l’Académie de Bordeaux), un comité de pilotage pédagogique a été créé en mai 2004. Il est constitué d’un enseignant de chaque discipline enseignant dans les Landes. Les membres de ce comité ont pour mission de développer les usages TICE chez leurs collègues.
Depuis cette création, des rencontres disciplinaires annuelles sont organisées pour les enseignants de mathématiques des collèges des Landes. Ces formations regroupent des enseignants volontaires et permettent d’échanger des outils, des méthodes, des activités proposées aux élèves. Les usages décrits ci-dessous ont été évoqués lors de ces journées et sont donc proposés dans les classes avec les élèves :
Activités de présentation aux élèves : l’enseignant utilise son ordinateur relié au vidéo projecteur et éventuellement au tableau numérique :
– présentations PréAO,
– constructions avec des logiciels de géométrie dynamique
– constructions préenregistrées Instrumenpoche : constructions standards ou corrections d’exercices.
– Usages du tableau numérique :
– Utilisation « tableau de brouillon » : possibilité de conserver les étapes intermédiaires en rajoutant des pages, de retrouver le tableau de la séance précédente si on a pensé à l’enregistrer, possibilité de déplacer les objets sur le tableau.
– Tableau « préenregistré » avec des pages préparées à l’avance : ajout de cache sur les objets, phrases à remettre dans l’ordre.
– Pour préparer des contrôles rapides (tableau préenregistré du type des « PréAO contrôles » (voir plus loin). ), mais sans le minutage)
– Support de cours : sous réserve d’avoir installé le logiciel du tableau sur les machines des élèves, le « tableau » fait en cours peut être communiqué aux élèves (via le réseau) : cela permet aux élèves absents de disposer du cours tel qu’il a été vu par les autres... (plus d’excuses pour ne pas être au courant de ce qui a été fait !)
– Ressources supplémentaires : papiers quadrillés (avec ou sans repères) outils de géométrie : règle, rapporteur, équerre.
Transmission de documents par le réseau :
– Cours, exercices, corrigés de devoirs : Certains enseignants ont développé des pratiques plus élaborées qui nécessitent que leur cours soit entièrement préparé d’avance (au moins par chapitre) avec l’utilisation de sections masquées (outil standard d’un traitement de texte) :
Principe : les exercices et leurs corrigés sont transmis à l’élève mais les solutions sont masquées. Quand l’exercice a été traité en classe, sa solution est démasquée grâce au mot de passe donné par l’enseignant. L’avantage étant que l’élève dispose alors d’une correction parfaitement corrigée.
– Mémento : recueil de méthodes mathématiques en usage au collège.
L’enseignante qui l’a réalisé le transmet à ses élèves en début d’année et les incite à s’y reporter pour retrouver une définition, un théorème, un savoir-faire tant en démonstration qu’en construction (animations avec Instrumenpoche). Le mémento est régulièrement mis à jour (corrections et compléments). Les élèves actualisent leur version à partir du réseau.
– Exercices de brevet corrigés : Animations du projet Ebep’s mises en ligne sur le réseau avec des pages de lien facilitant la circulation. Cela permet aux élèves de s’entraîner chez eux indépendamment de toute connexion Internet.
– Tests et contrôles :
– Avec PréAO : Pour des contrôles rapides de connaissances : tests minutés de 10 questions sur une idée de R.Delacote.
– Utilisation d’un serveur wims : avec récupération des résultats des élèves.
– Exercices HotPotatoes
QCM, Quizz, textes à compléter... Résultats des élèves récupérés sur le portable de l’enseignant. Des formations à ce logiciel ont été organisées les deux dernières années dans le département. La présentation des symboles mathématiques pose quelques difficultés.
– Il est possible de récupérer les résultats des élèves sur le portable de l’enseignant en installant un serveur EasyPhp.
Activités élèves :
Ce sont des activités du type de celle que l’on peut préparer pour une séance en salle informatique. L’élève utilise un logiciel pour découvrir une propriété du cours. Il dispose d’un document papier présentant les étapes car l’ouverture du document support et du logiciel dans 2 fenêtres ajoute une difficulté non nécessaire.
– Exercices en autonomie : Ils permettent à chaque élève d’avancer à son rythme.
– Exercices réalisés avec le logiciel HotPotatoes.
– 123Maths : site d’exercices développé par l’Académie d’Amiens et installé sur les portables. A noter le vérificateur d’écritures littérales qui permet aux élèves de s’entraîner en se corrigeant.
– Mathenpoche : la version de mathenpoche 4ème est actuellement installée sur les portables.
– AmiCollège
S’adapter pour innover : Une adaptation nécessaire aux contraintes techniques :
Les premiers cours ne sont pas les plus faciles et une bonne organisation est nécessaire pour ne pas perdre trop de temps. Quand l’élève arrive en classe, il y a tout un temps de branchement, connexion au réseau qui s’ajoute au temps traditionnel d’ouverture du sac de cours et de sortie du matériel sur la table. Ce moment est souvent un peu désagréable car l’élève reste debout, s’accroupit pour le branchement sur les bornes et peut facilement traîner pour démarrer.
Ce temps est inévitable, il pourrait être sans doute raccourci avec une meilleure autonomie des batteries et un réseau sans fil, mais il est surtout important de ne pas le laisser déborder sur le second moment : le démarrage de l’ordinateur. Personnellement je lance dès le début de la séance des exercices « rituels » affichés au tableau ou distribués sur une feuille, ils sont corrigés immédiatement... à ce moment les portables sont tous allumés. Le cours proprement dit commence donc facilement 10 minutes plus tard.
Dans mon établissement, nous avons essayé la première année d’attribuer une salle aux élèves de troisième afin de limiter les temps de connexion. Cette solution a été écartée dès l’année suivante : l’interclasse si courte soit-elle était l’occasion pour les élèves de « s’amuser » hors de la présence des adultes et donnait parfois lieu à des débordements.
– Accepter les pannes :
Il est particulièrement décourageant pour un enseignant qui vient de se lancer à préparer une activité individuelle que certains élèves n’aient pas leurs portables pour cause de panne ou d’oubli. La gestion des pannes a été très améliorée en termes de délai ces dernières années... mais les élèves oublieront toujours quelque chose et les élèves moins scolaires un peu plus que les autres (passé le temps de l’excitation et de la découverte).
Il me semble donc essentiel que les parents soient partie prenante dans le dispositif en rappelant à leurs enfants d’apporter leur ordinateur au collège. Des réunions de présentation aux parents en début d’année ont, me semble-t-il permis de motiver les familles pour l’intérêt pédagogique de l’outil tout en répondant à leurs inquiétudes.
– Gérer les facteurs d’indiscipline :
L’ordinateur crée de nouvelles envies chez les élèves (MSN, messagerie interne, surf non pédagogique). Si l’enseignant est près du tableau, il ne voit pas l’écran de chaque élève. Des logiciels de surveillance existent mais fonctionnent mal sur des groupes de 28 élèves au collège. De plus, il est très facile à l’élève d’échapper à cette surveillance.
Un système efficace permettrait peut-être de mobiliser davantage les enseignants réticents aux usages en classe. Personnellement, il me semble qu’il est plus facile de repérer de loin un élève scotché sur son écran qu’un élève qui écrit un petit mot doux dans un coin, mais je comprends l’hésitation de quelques-uns à se lancer.
– S’adapter aux contraintes de salle :
C’est sans doute là le plus délicat. L’utilisation du tableau numérique peut difficilement être efficace sans une certaine continuité : ceux qui l’ont pris en main trouvent cet outil particulièrement adapté au cours de mathématique. Cet avantage se transforme en inconvénient : « on ne peut plus s’en passer ».
Le partage du tableau entre deux collègues peut être envisagé mais au-delà cela devient difficile d’organiser ses cours. Ceux qui ont la chance d’en avoir un à disposition dans une salle qui leur est réservée évitent d’en chanter les avantages pour ne pas en être privés trop vite. La salle de mathématiques devient une salle spécialisée (alors que pour beaucoup d’administrations de nos collèges, les mathématiques n’ont « droit » qu’à une salle banalisée). Enfin si l’enseignant doit changer de salle, se pose le problème de la compatibilité des différents outils (tableaux de marque différents).
S’adapter aux ressources :
Créer ses propres ressources est dévoreur de temps et d’énergie. Il est donc indispensable de mutualiser les usages. Peut-être plus attirés par les nouvelles technologies, les enseignants de mathématiques échangent depuis longtemps. Les éditeurs scolaires ont dans ce domaine pris un retard considérable.
– Les manuels : Les premières ressources disciplinaires fournies sur les portables comportaient deux manuels numérisés. Ces ressources me semblent nécessaires, c’est pour moi une partie du sens de « cartable électronique » : si l’élève doit porter son manuel papier à côté de son ordinateur portable, il y a un poids supplémentaire imposé aux enfants que les parents d’élèves n’ont pas tardé à relever. Malheureusement tous les collèges étaient équipés des deux même manuels. Un manuel numérisé permet de projeter au tableau les énoncés des exercices et si l’on dispose d’un tableau numérique de rédiger une solution devant les élèves sous l’énoncé.
A ce jour, les manuels numérisés ne sont plus fournis, des manuels plus interactifs sont proposés par certains éditeurs mais soit imposent une connexion Internet à domicile pour tout ou partie de l’interactivité annoncée, soit sont facturés à des prix par élève et par an qui correspondent en gros à l’amortissement d’un manuel papier sur 3 ans (or nos manuels ont une durée de vie beaucoup plus longue).
– Premières ressources communes :
Le professeur prépare donc ses propres fiches d’exercices, ses activités. J’ai la chance de pouvoir travailler en étroite collaboration avec une collègue de l’établissement. Dès le début de l’opération, nous avons décidé de mettre en commun nos documents (cours, fiches d’exercices, activités... ). Nous nous sommes donc accordées sur une progression commune (modifiée tous les ans depuis pour s’adapter aux élèves) et sur une chartre graphique pour la présentation des documents afin de garantir une homogénéité de notre travail.
Il a bien sûr fallu aller plus loin pour avoir suffisamment de ressources. Un site réservé aux professeurs des Landes a permis de mutualiser quelques travaux mais leur nombre restait réduit de part le peu d’enseignants osant mettre à disposition leurs documents.
– L’utilisation de ressources mises à disposition par des enseignants non connus personnellement permet de gagner sur le temps de création et autorise l’usage de documents que l’on ne saurait pas créer soi-même.
Dans un premier temps, j’ai plutôt recherché des ressources adaptables, c’est à dire créées avec des logiciels maîtrisés afin que je puisse les modifier pour ma propre pratique. Le temps de recherche et de test de ces ressources est cependant conséquent et je me suis davantage tournée vers les sites fédérateurs qui permettent de minimiser le temps de recherche.
De plus en plus, j’utilise les ressources brutes, c’est à dire sans les modifier. Cela m’invite à appréhender les démarches de présentation d’autres enseignants et cela me paraît particulièrement enrichissant. Il me semble que mon enseignement en devient plus rigoureux, plus construit, plus apte à présenter des points de vue différents aux élèves.
Bilans
Dans les rapports pédagogiques :
Les rapports avec les élèves sont évidemment modifiés. L’école est rentrée dans l’ère moderne et a même introduit l’informatique dans certains foyers.
Entrée dans l’enseignement sur le tard après une expérience professionnelle en entreprise pendant plus de 12 ans, j’avais été très surprise (même choquée) de m’apercevoir que la craie et le tableau noir restaient les outils principaux de l’enseignant, et qu’il était parfois compliqué de disposer d’un rétroprojecteur.
L’ordinateur portable bouscule cet état de fait. L’opinion des élèves est plutôt positive, la motivation en est accrue (au moins au début de l’année).
Dans les résultats scolaires et l’organisation du travail de l’élève :
L’ordinateur relié à un vidéo-projecteur apporte un lot d’illustrations dont on ne peut plus se passer. Plusieurs enseignants continuent d’ailleurs d’affirmer que s’il n’y avait que le seul argument d’améliorer la qualité pédagogique, il aurait été préférable d’équiper toutes les salles de vidéo-projecteurs et les professeurs d’ordinateurs portables plutôt que de doter les élèves.
Pourtant l’élève tire pleinement profit des exerciseurs si ceux-ci sont utilisés en classe. Le travail se fait à un rythme personnel. L’élève est plus impliqué, plus nécessairement acteur que dans une activité traditionnelle.
Le travail à la maison avec les outils du portable reste par contre pour beaucoup d’élèves un peu décevant. L’usage personnel des logiciels de géométrie, du tableur nécessitent une réelle autonomie dans le travail. Les élèves trouvent (ou retrouvent) une motivation, développent des capacités nouvelles, mais beaucoup s’arrêtent dès qu’un réel travail est exigé.
Les meilleurs élèves sont comme ailleurs les plus efficaces. Quelques élèves moins scolaires et bidouilleurs trouvent une certaine aura auprès de leurs camarades.
La génération d’élèves actuellement en troisième, déjà dotée l’an dernier en quatrième est plus efficace que la précédente dans l’usage du portable. Un certain nombre de réflexes de recherche sont acquis (cliquer sur un bulle informative, chercher comment faire, dérouler des menus... ). Ces compétences ne sont pas purement scolaires mais néanmoins importantes.
Conclusion :
Le bilan est globalement positif même si certains soulignent la tendance à la dispersion des élèves dans des activités non scolaires (chat, messagerie, surf...).
Ces distractions sont cependant normalement contrôlées dans les collèges, elles le sont peut-être moins dans certaines familles. Une information auprès des familles est nécessaire afin de prévenir les parents des écarts possibles.
La nécessité d’un travail collaboratif implique des échanges accrus entre les enseignants. Or l’organisation de l’emploi du temps ne permet pas toujours ces échanges et les formations en « présentiel » ont tendance à diminuer. Il est vrai que se crée une multitude de forums, de listes de diffusion, que l’on peut échanger par mail. Des formations à ces utilisations sont nécessaires afin que les enseignants plus réticents ou inquiets acceptent de se lancer pleinement dans l’aventure, car cela reste encore une aventure !