N.D.L.R
L’auteur d’AnecdotesMaths a choisi l’anonymat, que nous respectons évidemment.
Il est un lanceur de « bouteilles à la mer ». Chaque problème mathématique proposé peut atteindre de nombreux rivages. Que deviennent ces messages quand ils sont reçus ? Dans le meilleur des cas, ils font dresser l’oreille à des récipiendaires ayant un passé mathématique qui retrouvent des questions les ayant occupés jadis : il suffit qu’ils aient un peu de temps pour qu’ils tentent de renouer avec un savoir qui évoque de lointains échos. Internet leur fournit de l’appui, des informations, parfois des aides se proposent parmi les utilisateurs du site, sorte de billard à bandes multiples. Pour de nombreux autres, les questions proposées n’évoquent rien, ou pas grand chose et ils passent outre, même si les plus curieux s’étonnent et font quelques recherches.
Peut-être AnecdotesMaths pourrait-il leur signaler le site Les-mathematiques.net où celles et ceux que la bouteille à la mer a touchés peuvent trouver des chapitres de cours abordant la question qui les interroge. Il y découvriront les forums où ont été éclairées et traitées des milliers de questions mathématiques, parmi lesquelles celle sans doute qui leur résiste. En dernier recours, ils pourront ouvrir un nouveau forum pour dialoguer avec des professionnels des maths et des amateurs éclairés et résoudre collaborativement leur problème.
AnecdotesMaths et Les-mathematiques.net ont évidemment partie liée.
À l’ère des nouvelles technologies, partager sa passion pour les mathématiques n’a jamais été aussi facile. Bien que ce soit un endroit où on serait étonné de voir des mathématiques, les réseaux sociaux sont un moyen qui peut parfaitement être utilisé pour échanger et diffuser la culture mathématique.
POURQUOI UTILISER LES RÉSEAUX SOCIAUX POUR DIFFUSER LES MATHÉMATIQUES ?
L’avantage des réseaux sociaux est qu’ils permettent de toucher un panel de gens très large, y compris des gens qui ne se seraient jamais intéressés aux mathématiques. Ils ont aussi l’avantage d’extraire les mathématiques du cadre austère du cours magistral de l’école ce qui est une façon de les rendre vivantes et de permettre à un plus (voire très) grand nombre de gens d’accéder à une culture mathématique. Pour « démocratiser » les mathématiques, il peut être intéressant de les présenter au public sans que celui-ci ne se rende compte qu’il est en train de faire des mathématiques surtout pour les publics réfractaires à cette si belle discipline.
Un autre avantage de l’utilisation des réseaux sociaux pour diffuser les mathématiques est de pouvoir soi-même être au contact d’autres personnes qui diffusent déjà elles-mêmes la culture mathématique. Le fait d’être en contact avec d’autres personnes qui partagent des mathématiques peut créer une émulation.
Les réseaux sociaux sont finalement un moyen supplémentaire de diffuser la culture mathématique, un moyen complémentaire de tous les autres moyens traditionnels (livres, expositions, festival, musées, conférences …). Les réseaux sociaux tirent leur épingle du jeu du fait qu’ils pénètrent directement dans l’univers des gens, au cœur de leur ordinateur ou de leur smartphone. Les mathématiques peuvent alors s’inviter chez les gens, sans qu’ils aient le sentiment de faire des mathématiques ou sans qu’ils s’y attendent.
L’EXEMPLE DU COMPTE @ANECDOTESMATHS
J’anime le compte X (anciennement Twitter) intitulé @AnecdotesMaths depuis plusieurs années. Un des aspects intéressants de ce réseau social (anciennement Twitter) est que c’est un réseau social « ouvert » : tout utilisateur de ce réseau peut consulter les posts de ce compte. La plupart des comptes sur ce réseau sont publics ce qui permet à chacun de pouvoir se lancer et de pouvoir au fur et à mesure toucher un public de plus en plus large.
Le principe initial de ce compte est le suivant : chaque jour, ce compte publie un post (anciennement tweet) de moins de 280 caractères contenant une anecdote mathématique. Cette anecdote peut être de diverse nature : une propriété ou un théorème, une formule ou une relation mathématique, une curiosité mathématique sur certains nombres …
L’avantage du format court du réseau social X permet en particulier de fournir de petites bouchées de mathématiques à des personnes qui n’en auraient jamais gouté sans cela. Ces anecdotes veulent s’adresser au plus grand nombre ce qui impose cependant une difficulté : celle d’avoir des anecdotes qui soient suffisamment compréhensibles du plus grand nombre sans toutefois tomber dans une écriture qui serait trop vague mathématiquement. C’est là toute la difficulté de la gestion de ce compte et il n’est pas rare de voir des personnes expérimentées en mathématiques, voire des puristes, reprocher le manque de rigueur de ces anecdotes. À l’inverse, il arrive aussi souvent que des gens puissent se sentir exclus quand ils ne sont pas en mesure de comprendre une anecdote. Comme sur tous les réseaux sociaux, il y aura donc autant de ressentis que de personnes qui consultent ces tweets.
Bien que le principe de base de ce compte soit de poster une anecdote en lien avec les mathématiques quotidiennement, ce compte diffuse aussi la culture mathématique d’autres façons. Voici quelques exemples qui ont pu ou peuvent encore exister sur ce compte :
- des mois à thèmes comme un calendrier de l’avent mathématique en décembre où de jolies formules sont postées jusqu’au 24 décembre ;
- des fils (suites de posts sur un même thème) portant sur des sujets assez divers allant de la construction à la règle d’un chiliogone (polygone à 100 côtés ; construction qui est impossible) aux fractions égyptiennes en passant par la notation polonaise inversée ;
- des petites énigmes mathématiques posées sous forme de question comme « Combien vaut la somme des entiers de 1 à 6000 qui ne sont divisibles ni par 4 ni par 5 ? » ;
- des citations mathématiques ;
- des posts humoristiques plus légers comme des traits d’humour en rapport avec les mathématiques.
Le compte @AnecdotesMaths n’est évidemment pas le seul compte sur ce réseau social à partager des choses en lien avec les mathématiques ; il y a même de nombreux comptes qui diffusent la culture mathématique sur ce réseau social (non seulement des comptes francophones, mais aussi des comptes anglophones ou hispanophones). Pour un aperçu de ces comptes, vous pouvez consulter ce lien où des dizaines de comptes sont répertoriés :
Les fonctionnalités « Reposter » et « Citation » (anciennement « Retweeter » et « Citer le tweet ») sont d’ailleurs de formidables outils, car elles permettent de donner une plus-value à un post, de le préciser ou compléter, de l’élargir, de le diffuser…
COMMENT UTILISER LES RÉSEAUX SOCIAUX POUR DIFFUSER LES MATHÉMATIQUES ?
Quel que soit le réseau social utilisé, il est parfaitement possible de s’en servir pour parler de mathématiques. Tous les contenus mathématiques ont leur place sur les réseaux sociaux et il ne faut pas se brider quand on souhaite partager du contenu mathématique.
Vous pouvez donc partager :
- des textes purement mathématiques, des théorèmes, des démonstrations ;
- des citations en lien avec les mathématiques ;
- des morceaux d’histoire des mathématiques (l’histoire de la découverte d’un théorème, la vie d’un mathématicien …) ;
- des images mathématiques (par exemple, des figures géométriques) ;
- des vidéos et des animations (le logiciel GeoGebra permet en particulier de faire des animations comme expliqué dans les vidéos de cette playlist créée par Vincent Pantaloni, un expert de GeoGebra. De plus, il est aussi possible de partager ses fichiers GeoGebra en créant un compte sur geogebra.org. Par exemple, le compte officiel de GeoGebra a publié le tweet en image ci-contre avec une petite animation sur le théorème de Pythagore avec un lien vers le fichier GeoGebra correspondant) ;
- des énigmes, puzzles ou devinettes mathématiques ;
- tout ce qui est en lien avec les mathématiques, de près ou de loin !
Ces différents supports de cette culture mathématique sur les réseaux sociaux sont non seulement complémentaires, mais aussi tous utiles. Bien que certains s’adressent au grand public, d’autres ne seront accessibles qu’à des personnes déjà imbibées de culture mathématique.
Dans tous les cas, le pari de faire connaître la culture mathématique sera gagné si la publication permet au public d’engager une réflexion et de se questionner, de s’étonner ou d’apprendre. Sur le réseau social X, il n’est pas rare de voir des gens commenter, compléter, expliciter les anecdotes que je poste, voire les corriger quand elles sont erronées, ce qui peut évidemment arriver. Des microdiscussions très intéressantes peuvent alors naître de ces commentaires. Les réponses à une publication peuvent même faire naître d’autres idées de publication.
Vous avez ci-dessous un exemple d’une publication qui a été suivie en réponse de nombreux commentaires, plusieurs apportant une démonstration et créant la discussion comme celui ci-dessous :
Et voici un autre exemple de discussion intéressante née d’une publication où les intervenants complètent l’anecdote, l’explicitent et répondent aussi aux interrogations d’autres internautes :
Ces exemples illustrent ce que pourrait être une diffusion efficace de la culture mathématique (ou de tout type de culture) : celle-ci peut être comparée à une réaction en chaîne où l’étincelle de départ donnée par une publication donne naissance à d’autres étincelles qui vont se propager de proche en proche.
Finalement, ce qu’il faut retenir, c’est qu’il ne faut surtout pas hésiter à poster sur les réseaux sociaux pour parler de mathématiques et que c’est un endroit tout à fait adapté pour cela. Alors, qu’attendez-vous pour partager votre passion des mathématiques sur les réseaux sociaux ?