Mercredi 11 mars 2020 (à quelques jours du début du confinement)
Rarement période fut plus troublée et anxiogène pour la société française, que celle que nous vivons.
L’enseignement n’échappe pas à l’ambiance générale, pesante et démobilisatrice.
De nombreux enseignants se sont reconnus, au moins partiellement, dans le mouvement des « Gilets jaunes » dont ils partagent le fort sentiment de déclassement.
Les réformes Top Downn, précipitées, mal préparées, mal évaluées, les épuisent sans les satisfaire. La réforme du Baccalauréat en est un exemple emblématique.
Les réformes des programmes, sans concertation, participent à l’accablement.
La réforme des retraites a ajouté, s’il en était besoin, au sentiment déjà puissant de déclassement du corps enseignant et à l’inquiétude d’un avenir de pauvreté. Une réforme d’ailleurs vivement critiquée par le Conseil d’Etat.
Point d’orgue des crises en rafales, celle du coronavirus appelle un corps enseignant déjà fragilisé à improviser un enseignement à distance.
Dans ce contexte morose, lourd de menaces, il fallait s’attendre à voir baisser les propositions d’articles, qui sont les briques de MathémaTICE. Cette baisse se manifeste depuis quelques semaines et semble devoir durer. La crise touche de nombreuses revues.
Si cela devait se confirmer, nous devrons nous résoudre à retarder, voire à supprimer la publication de certains numéros à venir de la revue. Cela n’a rien de dramatique, mais le symptôme est révélateur du profond malaise qui tarit la créativité, l’enthousiasme et la générosité de beaucoup de collègues. L’institution devrait s’en inquiéter...
Il serait dommage de devoir limiter nos publications alors que le lectorat a retrouvé toute sa vigueur ! [1]
Nous lançons un appel à celles et ceux de nos collègues qui pourraient nous aider à compléter nos sommaires et à éviter la rupture de nos publications. Nous recevrons avec reconnaissance les propositions d’articles.
Ps. 2 juillet. La situation s’est beaucoup améliorée depuis cet appel.