Une équipe de chercheurs chinois annonce avoir pu casser le cryptage RSA grâce à un ordinateur quantique développé par la société D-Wave.
Pour mémoire, le cryptage RSA est un système de sécurité informatique qui repose sur un principe mathématique très difficile à résoudre sans la clé appropriée. Le système utilise deux clés différentes : une clé publique pour chiffrer les données et une clé privée pour les déchiffrer. Cette approche asymétrique est si complexe que même les ordinateurs les plus puissants d’aujourd’hui prendraient des millions d’années pour le déchiffrer sans connaître la clé privée. C’est pourquoi, le système de cryptographie RSA est utilisé pour assurer aujourd’hui la sécurité des transactions bancaires et des communications sensibles.
Ces chercheurs ont annoncé avoir utilisé un ordinateur quantique D-Wave Advantage, équipé de 5 760 qubits, pour casser un message chiffré avec RSA. Pour ce faire, ils ont utilisé une technique appelée « recuit quantique » qui profite des propriétés particulières des qubits, les unités de base des ordinateurs quantiques. Contrairement aux ordinateurs classiques qui résolvent des problèmes étape par étape, le recuit quantique permet à la machine de trouver plus rapidement une solution en testant plusieurs possibilités en même temps, ce qui bien sûr accélère la résolution du problème.
Cependant, dans cette expérience, ils ont décrypté un cryptage RSA basé sur un entier de seulement 50 bits. En d’autres termes, le niveau de complexité de ce cryptage était bien en dessous des standards d’aujourd’hui qui utilisent généralement des clés de 1024 à 2048 bits. Qu’on se rassure donc, le problème reste encore hors de portée des ordinateurs quantiques mais il s’agit d’une première étape vers un objectif qui semble se rapprocher et cela constitue la preuve que ce n’est aujourd’hui qu’une question de temps.
C’est la raison pour laquelle en réponse à cette menace qui se fait encore plus pressante, des chercheurs du monde entier travaillent déjà sur des algorithmes de cryptographie dit « post-quantique » afin de remplacer le RSA.