Le Ministère de l’Education Nationale a actuellement un énorme défi à relever : former en 6 mois, les professeurs des écoles et les professeurs de mathématiques du collège, à l’enseignement du codage.
Ce défi sera en fait relevé par un prestataire privé qui n’est autre que Microsoft France. Même s’il est précisé que « le présent Accord de Partenariat ne présente aucun caractère d’exclusivité », le contrat signé avec le Ministère de l’Education Nationale permettra à Microsoft France :
- D’organiser des stages académiques (appelés « séminaires ») sur l’intégration de tablettes Microsoft dans l’enseignement (toutes matières confondues apparemment) ;
- De former les chefs d’établissement et cadres académiques à l’utilisation de produits Microsoft (Office ? Internet Explorer ou Edge ? Windows ?) ;
- De former, en présentiel ou à distance, les enseignants à l’utilisation pédagogique de tablettes ou smartphones Microsoft (1000 stagiaires prévus, sans référence explicite aux mathématiques) ;
- D’utiliser sa propre plateforme de jeux sérieux (équivalent de LaboMeP ?) en lieu et place de l’existant (le financement de Scratch par Microsoft laisse penser que l’outil de codage choisi serait un lot de tablettes Microsoft avec Scratch préinstallé) ;
- D’organiser des séances de formation/publicité à l’intérieur même des collèges (« Microsoft propose que le Ministère de l’Education ... permette l’organisation de certaines sessions au sein d’établissements scolaires ») ;
- D’intégrer Office 365 dans les ENT ;
- De collecter pour faire des statistiques, les travaux des élèves, sur une plateforme sécurisée... ;
- d’intégrer les manuels scolaires à Office 360
On constate qu’il n’est question ni de logiciels libres, ni de respect de la vie privée, ni d’algorithmes, ni de mathématiques...
En échange de cette convention, Microsoft France verse 13 millions d’euros au Ministère !
Un rappel à la loi :
- Pour l’enseignement supérieur : « Le service public de l’enseignement supérieur met à disposition de ses usagers des services et des ressources pédagogiques numériques. Les logiciels libres sont utilisés en priorité. »
- Dans le cadre du service public du numérique éducatif et de l’enseignement à distance : « Dans le cadre de ce service public, la détermination du choix des ressources utilisées tient compte de l’offre de logiciels libres et de documents au format ouvert, si elle existe. »
Autres documents allant dans ce sens :
- Les commentaires nombreux (195 à ce jour) et largement concordants du document présentant le partenariat MEN-Microsoft France. Voir en particulier
- Orientations pour l’usage des logiciels libres dans l’Administration
- Les commentaires engagés et bien informés du journal : de la nausée
Le Comité de Rédaction de MathémaTICE