Les nouvelles technologies pour l’enseignement des mathématiques
Intégration des TICE dans l’enseignement des mathématiques

MathémaTICE, première revue en ligne destinée à promouvoir les TICE à travers l’enseignement des mathématiques.

TICE et maths-sciences-physiques en lycée professionnel (1/4)
Petit état des lieux
Article mis en ligne le 11 octobre 2014
dernière modification le 15 octobre 2014

par Matthieu Brabant

Dans une série de quatre articles, il sera proposé un travail sur les TICE en mathématiques-sciences-physiques dans la voie professionnelle des lycées.

Un premier article fera un point sur les programmes de CAP et de Baccalauréat Professionnel et les différentes ressources ou travaux existants sur le sujet.
Deux articles proposeront des utilisations concrètes des TICE utilisant la bivalence mathématiques-sciences-physiques et des situations professionnelles.
Enfin, un quatrième article proposera des pistes de réflexions pour aller plus loin sur ce sujet.

Signalons trois articles anciens sur le sujet :

 Maths-sciences et TICE en LP : redonner de la motivation

 Sur la pédagogie de la bivalence

 Nouveaux référentiels de maths-sciences pour le bac pro 3 ans : quelle place pour les TICE ?

La voie professionnelle des lycées propose, depuis la réforme de 2009, deux diplômes : le CAP, qui se prépare en deux ans après la troisième, et le Baccalauréat Professionnel, qui se prépare en trois ans après la troisième. Avant cette réforme, le Baccalauréat Professionnel se préparait en deux ans après un BEP qui lui se préparait en deux ans après la troisième. Cette réforme a donc nécessité une refonte des programmes. Les programmes de maths-sciences-physiques ont été revus en 2009 pour le Baccalauréat Professionnel et en 2010 pour le CAP.
De nombreuses nouveautés ont vu le jour : accompagnement personnalisé, généralisation des contrôles en cours de formation (CCF).. Ces nouveautés n’ont pas vocation a être développées dans cette série d’article mais pourront faire l’objet d’articles ultérieurs. En particulier, l’auteur souhaite faire un travail concernant les CCF qu’il proposera ultérieurement.
Au-delà de cela, un certain nombre d’éléments pédagogiques restent importants. en particulier l’intégration des situations professionnelles dans les enseignements généraux et la bivalence (notons qu’en lycée professionnel, sont bivalents les enseignants de maths-sciences-physiques, de lettres-histoire-géographie, ou encore de lettres-anglais ou de lettres-allemand... François Moussavou m’a fait remarquer à juste titre que pour les maths-sciences-physiques et les lettres-histoire-géographie, ces « bivalences » sont construites sur des bivalences du corps des certifiés, on a donc là en réalité des trivalences). Les classes de tertiaires du Baccalauréat professionnel n’ont pas de sciences-physiques à leur programme. L’auteur, enseignant en lycée professionnel industriel, se place donc en situation de travail avec des classes de CAP et de Baccalauréat Professionnel industriel.

Le programme de maths-sciences en CAP précise :
"Les possibilités offertes par les TIC (logiciels ou calculatrices) d’expérimenter sur des nombres et des figures et la pratique de l’ExAO apportent de nouvelles motivations en mathématiques et en sciences physiques et chimiques ; des logiciels spécifiques pourront aider à surmonter certains obstacles rencontrés par les candidats au CAP.
L’initiation aux tableurs faite au collège doit être renforcée et trouve particulièrement sa place dans certaines unités (statistique, physique).
Les activités auxquelles l’enseignement des mathématiques et des sciences physiques et chimiques donne lieu font l’objet d’un travail interdisciplinaire exploitant au mieux la formation en milieu professionnel.« Le programme de maths-sciences en Baccalauréat Professionnel donne à peu près la même direction : »L’outil informatique (ordinateur et calculatrice) doit être utilisé pour développer des compétences en mathématiques et en sciences physiques et chimiques.
L’objectif n’est pas de développer des compétences d’utilisation de logiciels, mais d’utiliser ces outils afin de favoriser la réflexion des élèves, l’expérimentation et l’émission de conjectures.
L’utilisation d’un tableur, d’un grapheur, d’un logiciel de géométrie dynamique ou d’une calculatrice graphique facilite l’apprentissage des concepts et la résolution des problèmes.
L’utilisation de l’expérimentation assistée par ordinateur est privilégiée dès que celle-ci facilite la manipulation envisagée et son exploitation (étude de phénomènes transitoires, mise en évidence des facteurs influents sur le phénomène observé, exploitation d’une série de mesures conduisant à une modélisation, etc.).
Dans ce contexte, l’enseignement des mathématiques et des sciences physiques et chimiques participe à la maîtrise des technologies usuelles de l’information et de la communication. Il contribue ainsi à la validation du B2i."

A noter également (dans le désordre et sans lien direct avec la réforme de 2009) :
 Eduscol propose un document de Situations favorables à l’utilisation des TIC pour l’apprentissage des concepts ou la résolution de problèmes en mathématiques dans la voie professionnelle ;
 Une commission Inter IREM Lycée Professionnel existe depuis les années 80 proposant réflexions et ressources ;
 les fiches méthodes et les situations technologiques et professionnelles proposées par des collègues de l’académie de Créteil ;
 les travaux sur les logiciels des collègues de l’académie de Versailles ;
 les ressources proposées par des collègues de l’académie de Dijon.
Tout ceci n’étant pas exhaustif, bien entendu...

Incontestablement, les TICE sont prises en compte en maths et en sciences dans la voie professionnelle des lycées. Néanmoins, pour l’auteur, il reste à avancer sur deux points :
 Mieux utiliser les situations professionnelles.
Si ces situations sont largement prises en compte dans les enseignements, l’auteur considère qu’une utilisation des TIC serait un plus. De plus en plus, les élèves ont affaire à des TIC dans des situations professionnelles. Le plus souvent les logiciels utilisés sont spécifiques et différents de ceux utilisés en maths-sciences. Nous proposerons dans un article suivant un exemple de travail avec les élèves utilisant les TIC avec une situation professionnelle.

Exemple d’une situation professionnelle (académie de Créteil)

 Mieux utiliser la bivalence.
Le programme de Baccalauréat Professionnel précise que « l’enseignement des mathématiques et des sciences physiques et chimiques ne se résume pas à une juxtaposition des deux disciplines. Il est souhaitable qu’un même enseignant les prenne en charge toutes les deux pour garantir la cohérence de la formation mathématique et scientifique des élèves. » Il est souvent difficile de mettre en oeuvre cette bivalence, à la fois pour des raisons pédagogiques et techniques. Souvent les enseignants se trouvent à utiliser les TICE en maths d’un côté et en sciences d’un autre côté. Nous proposerons dans un article suivant un exemple de travail avec les élèves utilisant les TICE dans une situation maths-sciences intégrée. (Sur ce sujet, lire aussi sur MathémaTICE : Lycée professionnel :Introduire des notions mathématiques à partir de l’enseignement des sciences-physiques avec le matériel téléchargeable en cliquant sur ce lien).

Salle de sciences équipée pour l’EXAO