Les nouvelles technologies pour l’enseignement des mathématiques
Intégration des TICE dans l’enseignement des mathématiques

MathémaTICE, première revue en ligne destinée à promouvoir les TICE à travers l’enseignement des mathématiques.

100% TNI
Article mis en ligne le 29 novembre 2008
dernière modification le 26 avril 2011

par Benjamin Clerc

Enseignant en ZEP au Collège Frédéric Mistral de Lunel, cela fait trois ans que j’utilise un TNI dans ma classe. Au départ sans en utiliser les fonctionnalités, car j’avais du mal à appréhender ce que l’on pouvait faire avec, je me servais uniquement du vidéo-projecteur ! Je me suis décidé six mois plus tard après m’être entrainé tout seul pour bien cerner ce que je pourrais bien faire de cet appareil ! J’ai utilisé pendant quelques temps deux morceaux de tableau blanc de part et d’autre du TNI. Actuellement, j’utilise 100% le TNI, je me sers de mes deux morceaux de tableau blanc uniquement pour réaliser des figures géométriques ou pour permettre la transition entre deux pages du paper board. En effet, cette transition est très violente pour les élèves, puisque cela revient à effacer d’un coup tout le tableau, pour afficher une page blanche ou une page préparée par l’enseignant.

Côté ressources, je pars le plus souvent d’une page blanche dans laquelle j’incorpore les documents de mon site Internet, des cahiers Mathenpoche et manuels Sésamath, du site Mathenpoche, sans oublier les aides animées, du site eBEP’s.
J’utilise aussi « en direct » :
 Instrumenpoche et son formidable répertoire de constructions toutes faites (voir la bibliothèque) ou ses générateurs
 Tracenpoche pour la géométrie 2D
 Geospace pour la géométrie 3D
 OpenOffice.org Calc et Writer (pour l’éditeur d’équation)
 Le paper board et les outils de dessin du logiciel Interwrite Workspace
 Des calculatrices

Dans ce qui suit, je vais essayer de vous décrire quelques exemples de mise en œuvre.

Correction d’un exercice du manuel Sésamath

La totalité des manuels Sésamath est disponible en ligne sous forme de diaporama (A noter que ces diaporamas sont disponibles en versions locales que l’on peut télécharger et installer.), lorsque je donne à mes élèves un exercice extrait de l’un de ces manuels, j’affiche son image dans un navigateur, par exemple en suivant ce lien. Un clic droit sur l’image, « Copier l’image », retour dans le paper board, CTRL+V pour coller l’image. On utilise alors le stylet ou l’outil texte du logiciel pour corriger l’exercice.

Correction d’un exercice des cahiers Mathenpoche

Les exercices des cahiers Mathenpoche sont souvent des exercices à trous, les afficher dans le paper board et utiliser les fonctionnalités du TNI est très pratique :

Géométrie dans l’espace

Le logiciel Geospace est utilisé dynamiquement et peut aussi servir, après capture, dans le paper board. Ci-contre, un exemple utilisé pour corriger l’exercice 3 de l’activité 3 (Le fichier Geospace n’est plus disponible, le cahier de textes a été supprimé ...)


J’utilise aussi les machines à solides dérivées du logiciel Mathenpoche (une fois les formulaires renseignés, manipuler la figure avec les flèches du clavier) :

 La machine à pavés

 La machine à prismes


De nombreux exercices Mathenpoche peuvent être utilisés en classe entière comme support à la visualisation, en voici quelques exemples :

 En 5ème : Prismes dans des cubes

 En 4ème : Faces, arêtes, sommets

 En 3ème : Toute la série sur les sections

J’utilise également mon site, sur lequel de nombreuses pages sont consacrées à la géométrie dans l’espace, particulièrement aux sections en classe de 3ème, malheureusement celles-ci ne fonctionnent qu’avec Internet Explorer, après avoir installé les contrôles active X du CREEM.

Utilisation de Tracenpoche

Tracenpoche est un logiciel libre, reconnu d’intérêt pédagogique, utilisable gratuitement par les élèves en ligne ou après téléchargement. De nombreux compléments des manuels Sésamath proposent des figures Tracenpoche pour utilisation en classe (par exemple).

J’utilise Tracenpoche en classe dès qu’une figure dynamique peut apporter quelque chose aux élèves, soit en partant d’une page vide (comme dans l’exemple ci-contre), soit en utilisant des figures toutes prêtes (par exemple).

Les activités proposées avec Tracenpoche dans le manuel Sésamath peuvent être exercisées dans Mathenpoche (par exemple, vous noterez une différence avec l’énoncé du livre, mes élèves étant habitués à utiliser Tracenpoche, j’évite de mettre les images des boutons), ainsi je dispose des figures enregistrées par les élèves et je peux alors corriger les activités en vidéo-projection en pointant les erreurs commises et les réussites.
Les élèves savent que les constructions « molles » ne sont pas des réponses attendues, la figure doit résister au déplacement de tout point et correspondre à l’énoncé. Pour montrer l’erreur commise dans une construction, il suffit en général de déplacer un point bien choisi.


Utilisation d’OpenOffice Calc

Dès que l’outil tableur est pertinent je l’utilise. La feuille de calcul ci-dessous est utilisée systématiquement en classe dès que les algorithmes ont été expliqués. Cette feuille a été construite en TP en salle info par les élèves.

algorithmes et PGCD
Un deuxième exemple avec l’exercice 4 page 144 du manuel Sésamath 3ème :
 Une feuille de calcul est préparée à l’avance avec les données de l’exercice, puis manipulée en classe avec les formules du tableur qui vont bien pour répondre à la question posée.

Utilisation d’Instrumenpoche

Dès qu’une construction est demandée aux élèves, elle est ensuite réalisée de deux manières au tableau, avec les instruments classiques sur un tableau classique, à l’aide des instruments virtuels d’Instrumenpoche, soit en « direct » en utilisant le logiciel en ligne, soit à l’aide d’une animation préparée à l’avance (exemple), ou encore à l’aide d’un générateur de figures (exemple).
Je fais alors passer en boucle cette construction, ce qui aide indéniablement un certain nombre d’élèves, me permettant ainsi de me focaliser sur ceux qui n’y arrivent pas malgré tous mes efforts.
Instrumenpoche

Utilisation d’OpenOffice Writer et de son éditeur d’équation

L’éditeur de textes du logiciel du TNI ne permet pas d’écrire du texte mathématique, j’utilise alors souvent l’éditeur d’équation intégré dans Writer. A ma grande surprise, cela contribue aussi grandement à la formation de mes élèves, qui posent des questions sur le script qui s’affiche dans l’éditeur d’équation : « Monsieur, pourquoi vous écrivez sqrt pour obtenir une racine carrée ? », c’est mon collègue d’Anglais qui va être content !

Certains vont même jusqu’à reprendre cela à leur compte, puisqu’ils sont quelques uns à venir en classe avec des exercices tapés sur ordinateur (je le leur autorise, je ne vois pas pourquoi je leur dirai non ...), utilisant l’éditeur d’équation !

En guise de conclusion

Cette pratique quotidienne dans la classe des outils numériques pour faire des mathématiques, rend plus facile une utilisation de la salle informatique en classe entière pour mettre en œuvre des travaux pratiques intégrant un tableur, un logiciel de géométrie dynamique ou une base d’exercices en ligne. Je trouve mes élèves très à l’aise avec ces outils dont ils ont, me semble-t-il, assez rapidement, une maitrise tout à fait satisfaisante.

Certains utilisent même, chez eux, ces logiciels auxquels ils ont accès en ligne, ou après téléchargement, gratuitement.

A noter que, l’an passé, nous utilisions dans mon établissement un cahier de textes en ligne (qui ne l’est plus ...) sur lequel je déposais quotidiennement l’ensemble de mes paper board enregistrés. Ceci avait permis entre autre à l’un de mes élèves, souffrant de phobie scolaire, à suivre à distance la progression de la classe, sans trop de lacunes. (Ce cahier de textes est sous licence libre, en savoir plus.)

Cette année le cahier de textes utilisé dans mon établissement ne permet pas le dépôt de documents, c’est bien dommage ... (Celui-ci est payant, en savoir plus.)

Le TNI et plus généralement les TICE apportent un progrès réel dans la possibilité de motiver et impliquer les élèves dans le travail mathématique, de gagner du temps jadis consacré en tâches peu productives (certains calculs, certains tracés géométriques ...) et de confronter les élèves à une grande variété de problèmes et situations à données aléatoires.